Mais où va la France ?

Cette question, les gouvernants des cinq continents la posent aujourd’hui plus ou moins publiquement car, au-delà des problèmes internes du pays qui s’avère fortement déstabilisé sur le plan politique, ce qui se joue sous nos yeux est le sort même de l’Union européenne dont la France était jusqu’à présent l’un des principaux acteurs,  voire même le principal acteur. Sortie non sans mal de la crise politique que la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par le président Emmanuel Macron avait inévitablement provoquée, la société française se trouve confrontée à des problèmes d’une extrême complexité dont témoignent l’absence de majorité parlementaire, l’éviction aussi rapide que brutale du Premier ministre Michel Barnier et le duel que se livrent les partis politiques de la majorité comme de l’opposition afin  d’accéder au pouvoir.

Le problème que pose à l’Europe la déstabilisation de la France est d’autant plus grave que celle-ci occupe, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, une position incontournable dans la position stratégique de l’Union car elle détient seule une arme nucléaire et fait partie du petit groupe des membres permanents au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. Des positions que le général de Gaulle avait organisées dès son retour au pouvoir en  1958 afin d’éviter que le Vieux continent revive des crises dramatiques comme cela s’était produit par deux fois, en 1914 et en 1939.

Incapable de résoudre ses dissensions internes, la France devient mois après mois, année après année, le membre le plus instable du Vieux continent. Et c’est très précisément ce que redoutaient ses partenaires européens – tout particulièrement l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, les Pays-Bas … – mais aussi ses alliés la Grande-Bretagne, et les Etats-Unis. Une inquiétude générale dont visiblement  les partis politiques français n’ont pas conscience mais qui déstabilise profondément l’Union européenne, voire même l’Alliance Atlantique. Situation d’autant plus grave que les tensions ne cessent de s’aggraver en Europe même avec la guerre qui oppose l’Ukraine et la Russie, mais aussi au Proche et au Moyen-Orient, en Afrique, en Asie et dans la zone Pacifique.

Dans ce contexte particulièrement dangereux, l’on ne saurait trop conseiller à la France et à ses dirigeants d’oser regarder la vérité en face et de mettre rapidement de l’ordre dans leurs structures politiques. Une simple remarque de bon sens que partagent de nombreux, très nombreux observateurs de la scène internationale et que les autorités internationales s’emploient de leur côté à faire comprendre aux intéressés avant que le pire ne vienne à se produire. Voyons donc si le président Emmanuel Macron en prendra conscience avant qu’il soit trop tard et écoutera ce que lui auront dit  les nombreux, très nombreux chefs d’Etat  venus à Paris ce week-end afin de célébrer la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris.