Environnement : une réflexion collective sur la gestion des déchets solides à Brazzaville et à Pointe-Noire

Vendredi 21 Mars 2025 - 12:45

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La présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Émilienne Raoul, a présidé, le 20 mars à Brazzaville, la cérémonie de lancement des travaux de la rencontre citoyenne sur le thème « Quelles stratégies durables à mettre en place par les pouvoirs publics pour une gestion efficace des déchets solides ? ».

La rencontre citoyenne va instaurer un dialogue constructif entre les parties prenantes du secteur et la société civile afin de reconsidérer la situation actuelle de crise dans la gestion des déchets et d'imaginer des mécanismes innovants, efficaces, économiques et intégrés. Du 20 au 21 mars, elle a rassemblé les acteurs de la société civile, les délégués des institutions publiques, les experts en environnement, les représentants des collectivités locales, les citoyens engagés ainsi que les partenaires internationaux impliqués dans la gestion des déchets.

Au cours de ces assises, les participants ont passé en revue l'ensemble des stratégies définies pour la gestion des déchets; identifier les causes de nombreux échecs dans la gestion des déchets et les défis actuels dans la précollecte ainsi que le traitement des déchets; recueilli les propositions et perspectives concrètes des citoyens; enfin, élaboré des recommandations réalisables à soumettre au gouvernement et au Parlement.

Dans son discours d'ouverture, la présidente du CESE a souligné l'urgence d'une stratégie nationale cohérente face à l'augmentation préoccupante des déchets solides dans les zones urbaines et rurales. Elle a insisté sur la nécessité de solutions adaptées aux réalités locales, prenant en compte à la fois les défis environnementaux et les impératifs économiques.

« Aussi voulons-nous, à travers cette consultation citoyenne, conduire une démarche inclusive qui permet d'associer les citoyens à l'analyse des politiques publiques et au processus de décision pour éclairer nos avis. Au cours de cette rencontre citoyenne, nous avons associé les acteurs de terrain et les chercheurs scientifiques », a précisé Émilienne Raoul.

En effet, en 2010, le gouvernement, avec l'appui de ses partenaires techniques et financiers, a pris de nombreuses initiatives pour assurer une gestion efficace des déchets. Grâce au financement de la Banque africaine de développement, il avait élaboré en 2008, dans le cadre du projet d'appui à la réinsertion socio-économique des groupes défavorisés, sous la tutelle du ministère des Affaires sociales, un plan directeur de gestion des déchets solides.

Un engagement collectif

La synergie entre l'État, les collectivités, les entreprises et la population pour une gestion plus efficace et durable des déchets solides aboutira à des recommandations concrètes qui seront soumises aux instances décisionnelles afin d'être intégrées dans les politiques publiques à venir.

« En 2030, les représentants des pays de toute la planète se rendront aux Nations unies et chaque pays aura à représenter le bilan de ses réalisations en Objectifs durables de développement (ODD). L’an 2030, c'est dans cinq ans !  Et nous voilà confrontés aux problèmes d'insalubrité dans nos villes congolaises, alors que l'objectif 3 des ODD nous recommande de donner aux individus les moyens de vivre une vie saine et promouvoir le bien-être », a rappelé Emilienne Raoul.

Profitant de cette occasion, elle a lancé un appel solennel à la femme congolaise. « Le président de la République a voulu faire du CESE la première institution de la République où la parité est appliquée. Nous sommes 51% de femmes au sein du CESE, que faisons-nous de cet atout ? La femme est au centre de tout, le développement de nos villes est d'abord une affaire de femmes, parce qu'elle est présente à la maison, dans la rue, dans les lieux où se développent les activités économiques. Nous les femmes représentons une force que nous ne savons pas mettre au service du bien commun. Je suggère que le rendez-vous du 8 mars 2026 sera le rendez-vous des femmes congolaises dans l'accomplissement du bien-être de nos concitoyens en donnant à la nation des villes propres. Les femmes de toutes les villes du Congo devraient entrer en concurrence pour offrir ce cadeau du 8 mars à nos citoyens. Nous devons hisser Brazzaville et les autres villes du Congo dans les dix premiers rangs des villes les plus propres d'Afrique », a-t-elle poursuivi.

Elle a, par ailleurs, insisté sur la nécessité d'une approche collective et proactive pour assurer un avenir plus propre et durable aux générations futures, réaffirmant ainsi l'engagement du CESE à accompagner les pouvoirs publics et les acteurs du secteur dans la mise en œuvre de solutions innovantes et pérennes.

De même, a-t-elle rappelé, le CESE a pour mission de délibérer et d'adopter les avis et recommandations à présenter au gouvernement et au Parlement qui ne sont pas obligés de suivre ses suggestions car les textes législatifs le précisent. Par contre, a-t-elle précisé, le CESE met en place un comité de suivi des recommandations, rencontre les principaux acteurs pour la compréhension et la résolution de l'insalubrité dans les villes du Congo.

Fortuné Ibara

Légendes et crédits photo : 

Un tas d'ordures à Pointe-Noire/DR

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