Progrès

Il aura donc fallu que nous écrivions sans détour ce que nous pensons de la façon dont RFI a couvert le Forum de Brazzaville sur la réconciliation en Centrafrique pour que la « Radio du monde » découvre que Les Dépêches de Brazzaville existent bel et bien. En témoigne, la réponse pour le moins musclée que sa directrice, Cécile Megie, nous a adressée à la suite de la Réflexion publiée, lundi dernier, dans nos colonnes et que nous publions ci-contre dans son intégralité.

Nous ne commenterons évidemment pas les arguments développés dans ce document qui visent à justifier le comportement de la radio française lors de ce grand évènement. Qu’ils soient justes ou qu’ils soient faux, ils traduisent le sentiment que la rédaction de la « radio du monde » a éprouvé en lisant le jugement peu amène que nous portions sur la façon dont elle traite l’information. Et à ce titre nous les respectons en les publiant intégralement dans nos colonnes.

Il nous appartient, en revanche, de dire ceci sans le moindre complexe : longtemps tenue pour marginale, mal informée, partisane, peu professionnelle et donc peu crédible, la presse africaine émerge lentement mais sûrement dans l’univers très bigarré des médias internationaux. Plus le temps passe et plus la qualité des informations qu’elle relaie s’impose face aux campagnes de désinformation menées plus ou moins consciemment depuis les capitales des anciennes puissances coloniales. Avec, comme conséquence, un rééquilibrage qui fait peu à peu des grands journaux du continent une source d’information à laquelle se réfèrent de plus en plus les gouvernements, les entreprises, les institutions internationales et même les simples particuliers.

Nos lecteurs le savent, Les Dépêches de Brazzaville s’inscrivent résolument et depuis longtemps dans le processus qui vise à faire entendre sur la scène mondiale une autre voix que celle des puissants groupes médiatiques financés par des États extérieurs au continent. À notre place, qui est modeste bien sûr, nous entendons contribuer à l’indépendance intellectuelle et politique d’une région de l’Afrique qui sera demain l’une des plus dynamiques du monde. Mieux vaut donc le savoir : nous ne nous laisserons pas intimider par celles et ceux qu’une telle stratégie gêne ou offusque.