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Turbulences

Mercredi 15 Octobre 2014 - 9:33

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Il est clair que la France entre dans une zone de turbulences dont nul ne sait ce qu’il sortira. L’aggravation de son déficit budgétaire, l’alourdissement de sa dette publique, la mise en question de sa politique économique par les instances de l’Union européenne, la hausse continue du chômage qui frappe sa population, sans même parler du désenchantement qui s’exprime à travers ses médias ne laissent aucun doute sur le fait qu’une crise majeure est en gestation dans l’Hexagone qui pourrait affaiblir durablement ce partenaire clé de l’Afrique.

Face à ce problème, il est évident que nous devons, nous Africains, réfléchir aux conséquences que ne peut manquer de générer une telle situation. Ne pas le faire serait commettre une erreur grave puisque la France est, de tous les pays occidentaux, celui avec lequel nous entretenons les relations les plus anciennes et les plus étroites. Posons donc le problème de façon abrupte.

Première conséquence : le retrait partiel ou total des forces françaises dans les zones en voie de déstabilisation comme la Centrafrique. Alors que se préparent chez nous les manœuvres militaires régionales de Loango, ne serait-il pas sage d’accélérer le processus qui doit permettre à l’Union africaine d’intervenir efficacement dans la prévention et la gestion des crises sur le continent ?

Deuxième conséquence : la menace que ferait peser sur le franc CFA une  éventuelle défaillance  financière  de la France. Même si la question est taboue, la conservation d’une partie des réserves monétaires des pays de la Cémac  et de la Cédéao dans les coffres de la Banque de France pose problème.  Ne justifie-elle pas que s’engage un débat sur le sujet entre la France et ses  partenaires ?

Troisième conséquence : l’élévation de nouvelles  barrières administratives entre la France et les pays africains. Ces barrières, qui ne cessent de se renforcer sous le prétexte de la lutte contre l’immigration sauvage, risquent de creuser un fossé infranchissable entre des peuples qui vivaient jusqu’à présent en bonne intelligence. Elles constituent un danger majeur pour l’avenir des relations entre l’Afrique et la France. En a-t-on conscience à Paris ?

Le temps est venu, nous semble-t-il, d’aborder ces problèmes sans faux semblant.

 

Les Dépêches de Brazzaville

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Édition Quotidienne (DB)

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