Centrafrique : l’ONU appelle à enquêter sur les allégations de viols sur mineurs commis par des militaires étrangersLundi 1 Juin 2015 - 16:34 L’affaire des viols sur mineurs commis en Centrafrique par des soldats étrangers, dévoilée dans un article du quotidien britannique The Guardian, concerne quatorze soldats français de l’opération Sangaris ainsi que leurs frères d’arme du Tchad et de la Guinée équatoriale, déployés dans ce pays dans le cadre de la force internationale de maintien de la paix. Dans un communiqué, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a exhorté le samedi 30 mai plusieurs Etats à intensifier leurs efforts d'enquêter sur des accusations portées contre ces militaires. « Ces allégations sont extrêmement dérangeantes (…). La population centrafricaine avait désespérément besoin de protection. Cependant, dans certains cas, les protecteurs tant espérés se sont transformés en prédateurs », a-t-il affirmé. Parlant de « meurtres de civils, d’exécutions sommaires, d’enlèvements et de cas d’exploitation sexuelle de femmes locales », il a souhaité que toute la lumière soit faite sur ces crimes présumés. Rappelant que les récentes révélations concernant des allégations d’abus sexuels de militaires français sur des enfants, qui font actuellement l’objet d’une enquête des autorités françaises, le Haut-commissaire de l’ONU a dit que son bureau cherche à connaître la vérité sur « l’ampleur des violations graves qui auraient été commises par des soldats » appartenant à des contingents internationaux opérant sous l’égide de la Minusca en 2014. « Le rôle joué par les forces internationales dans l’arrêt des combats et des massacres sectaires les plus graves en République centrafricaine est inestimable et leur présence a incontestablement sauvé un très grand nombre de vies », a expliqué le Haut-commissaire. Outre cela, le commissaire a indiqué que plusieurs autres incidents, impliquant un usage excessif de la force, des disparitions forcées et des cas d’exploitation sexuelle et de violence, ont fait l’objet d’une enquête sur le terrain par des spécialistes des droits de l’homme des Nations unies. Il a insisté pour qu'on y mette un terme. « Plusieurs hauts gradés de la mission de l’ONU, la Minusca, ont été sanctionnés et rapatriés de manière anticipée par leurs pays respectifs », a fait savoir Zeid Ra’ad Al Hussein. La mission des Nations unis en RCA, soupçonnée d’avoir voulu cacher l’information avait annoncé le 29 avril l’ouverture d’une enquête interne. Du côté de la France, le ministère de la Justice a ouvert une enquête en juillet de l’année dernière. Le président François Hollande a promis récemment d’être « implacable » contre les auteurs de ces viols. Mais il faut encore attendre que les enquêtes ouvertes par la justice française et centrafricaine déterminent si ces soldats ont réellement abusé d’enfants comme l’affirment des témoignages circonstanciés de ces enfants. Quant au ministère français en charge de la Défense il évoquait des faits qui seraient « une atteinte intolérable aux valeurs du soldat ». Il assurait avoir pris « toutes les mesures nécessaires pour permettre la manifestation de la vérité » sur ce dossier. Fortement médiatisée, l’affaire des viols sur des enfants par des soldats de la force internationale en Centrafrique entame la réputation de l’armée française, très présente en Afrique. Elle pourrait se révéler dévastatrice pour l’armée française qui mène de nombreuses opérations de maintien de la paix dans certains pays africains tels que le Mali et la Centrafrique. Cet embarras des autorités françaises se traduit déjà par une série de déclarations très fermes à l’encontre des responsables de ces actes illégaux. Rappelons que c’est une copie du rapport de l’ONG Aids Free World - une structure qui a vocation de travailler sur les cas de viols et les abus sexuels dans les missions de maintien de la paix – évoquant des témoignages des victimes de ces viols qui avait été transmis au quotidien britannique.
Nestor N'Gampoula Notification:Non |