Agro-industrie : les exigences environnementales s'imposent aux exploitants

Jeudi 4 Juin 2015 - 18:12

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La République du Congo a déjà octroyé 180 000 hectares de concessions agro industrielles à des partenaires industriels pour le développement du palmier à huile en forêt dans le cadre de la diversification économique et la promotion du secteur industriel. Cependant ces espaces attribués n’obéissent pas au respect de l’environnement et ne tiennent pas compte aussi de la conservation de la biodiversité.  

Le Programme national d’afforestation et de reboisement (Pronar), le CIrad et le Fond mondial pour la nature se sont associés pour réfléchir sur une meilleure approche de l’implantation des agro industriels. Ces partenaires ont convenu que l’installation des entreprises dans la filière palmier à huile devrait tenir compte des principes du développement durable, tels : le social, l’économie et l’environnement. « L’engagement du Congo dans la gestion durable des forêts implique pour l’État, non pas seulement la préservation des écosystèmes forestiers du pays, mais également la lutte contre la pauvreté, l’amélioration des conditions de vie des populations et l’industrialisation du pays », a soutenu la coordonnatrice du Pronar, Rosalie Matondo.

Ainsi, les partenaires ont réalisé une étude sur l’occupation des savanes propices au développement du palmier à huile dans les départements de la Cuvette et de la Cuvette ouest. Ce travail a fait l’objet d’une discussion autour d’un atelier qui s’est soldé sur des recommandations faisant office de feuille de route. Les recherches ont démontré qu’il existe un potentiel pour le développement des plantations de palmier à huile en zone de savane telle que dans la Cuvette et Cuvette ouest. Les rendements dépendent de la qualité des sols et du mode de conduite de la plantation. Le développement des plantations devrait obéir au respect de l’environnement et tenir compte de la biodiversité.

Par ailleurs, les participants à l’atelier portant validation du rapport d’étude, ont constaté que le lot Mambili de la concession d’Atama Plantation, société exerçant déjà, se superpose à un corridor de passage d’éléphants et se trouve en grande partie sur des sols hydromorphes. Face à ce constat, les participants ont suggéré l’actualisation du décret portant gestion de conflit de superposition. Ils ont aussi conseillé de ne concéder que des zones de savanes, de forêts dégradées et de jachères hors des zones à haute valeur de conservation.

Dans la liste des recommandations figurent entre autres, la réorientation du projet Atama Plantation en zone de savane ; l’exigence pour chaque contrat que l’industriel mette en place un partenariat avec les promoteurs locaux, qui se traduira par un accompagnement technique et l’approvisionnement de leurs unités de transformation avec des produits issus des plantations villageoises ; la sensibilisation et l’information des autorités politico-administratives et les agro-industriels sur les potentialités de la culture du palmier à huile en savane.

Notons que  la Cuvette dispose 190.000 ha et la Cuvette ouest de 290.000 ha de zones de savane propices au développement de plantation de palmier à huile. Ces superficies sont disponibles et libres de toute occupation humaine. La culture du palmier à huile présente de nombreux atouts et une commercialisation aisée.

La République du Congo et le Fond mondial pour la nature préconisent une stratégie visant la réhabilitation des anciennes plantations industrielles et le développement de nouvelles plantations en savane.

 

Nancy France Loutoumba

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