Disparition : Arthur Z’ahidi N’goma a tiré sa révérence

La République démocratique du Congo vient de perdre une de ses éminences grises en la personne d’Arthur Z’ahidi Ngoma, ancien vice-président de la Transition 1+4 ayant conduit le pays vers sa toute première élection présidentielle en 2006. Cette haute personnalité politique est décédée le 5 octobre en France. Les circonstances de sa mort n’ont pas été communiquées officiellement, mais l’on sait qu’il était déjà très affaibli au départ de Kinshasa pour Paris où il était évacué d’urgence grâce à un avion médicalisé d’Afrique du Sud disponibilisé par le gouvernement. Nonobstant tous les efforts déployés pour sauver la vie de cette haute personnalité, son sort semblait déjà scellé. 

D'Arthur Z’ahidi Ngoma, né le 18 septembre 1947 à Kalima au Maniema, l’on retiendra qu’il avait travaillé comme fonctionnaire international au sein de  l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) entre 1978 et 1998 avant d’embrasser la carrière politique en passant par la rébellion du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD). Président national du mouvement politique « Forces du futur » et leader du regroupement politique « Camp de la patrie », il est l’un des artisans de l’accord de Lusaka entre belligérants signé en 1999 qui a conduit à la transition 1+4 avec quatre vice-présidents autour de Joseph Kabila.

L’un des grands acquis de ce gouvernement fut la signature le 12 février 2004 d’un contrat avec les fonctionnaires de l’État pour améliorer leurs salaires communément appelé « Accord de Mbudi » dans lequel il joua un rôle de premier plan. Opposant de première heure, il eut à combattre le régime Mobutu, mais aussi celui instauré par l’AFDL avec feu Laurent Désiré Kabila (1997-2001). Malgré son état de santé précaire, il prenait part, en qualité de « personnalité », aux travaux du dialogue politique en cours à la Cité de l’Union africaine à Kinshasa. Il était détenteur d’une licence en droit de la Faculté de droit et des sciences économiques de l’Université d’Orléans (France) en 1976 et aussi d’un doctorat d’État en droit de l’Université de Paris I (Panthéon Sorbonne) en 1981.