Pointe-Noire : deux jeunes filles abusées sexuellement par leurs pères biologiquesMardi 16 Juillet 2013 - 10:30 C’est l’histoire de deux jeunes filles de Pointe-Noire, Marika Kounga Kono, 16 ans, et Stevie Ondelé, 18 ans, qui ont eu chacune un enfant avec leur père biologique Il y a près de trois jours, l’histoire de la jeune Marika Kounga Kono a été dévoilée au grand jour, laissant toute la ville océane dans un émoi profond. En effet, monsieur Josèphe Kounga, briquetier occasionnel, profitait de son influence parentale pour abuser sexuellement de sa fille depuis longtemps. Après l’arrestation de son père, le 10 juillet dernier par la force de l’ordre exerçant dans le commissariat de Ngoyo, Marika Kounga Kono a affirmé à la presse, qu’elle était l’objet sexuel de son père, ainsi que ses deux jeunes sœurs, Carole et Gertrude, âgées respectivement de 11 et 8 ans. Leur maman, Solange Mavoungou, mère de neuf enfants, a confirmé les faits et dit avoir été incapable de le dire aux gens, de peur d'être battue et mise à la porte par son mari qualifié de pervers. « Depuis trois ans mon mari a commencé à se comporter de la sorte, en réalité c’est depuis que nous avons quitté Tie-Tie pour côte Matève. Je ne voulais pas parler de cette histoire car je ne savais pas à qui me confier de peur que ça transpire et qu’il me mette à la porte, car je ne savais pas où aller avec mes enfants », a déclaré Solange Mavoungou. La deuxième histoire est celle de Stevie Ondelé, alors qu’elle n’avait que 17 ans. Son père biologique, Joncy Ondelé, alias « le Blanc », s’est acharné sur elle à des rythmes répétés. Et dans le quartier, la jeune fille devenait l’objet de moqueries, car l’affaire commençait à prendre des proportions dangereuses. « Il me droguait, me menaçait et m’enfermait toujours dans la maison et du coup je devenais son objet sexuel car j’étais sans défense », a-t-elle expliqué. Ces deux cas ont été dévoilés par l’association Sodios qui aujourd’hui assure la prise en charge de ces familles. Ainsi, pour Madame Sodios, présidente de cette association à caractère humanitaire, tout doit être fait afin de briser le mythe du silence. Et dans ce combat aussi ardent où rien n’est encore gagné, l’association Sodios pense mettre en évidence d’ici peu, une émission où les femmes abusées sexuellement prendront la parole pour exposer leur cas. Interrogés sur les agissements de certains parents, Sylvie Madzou et Alfred Goma souhaitent que de tels parents soient bien punis par la loi. « Où sont les pouvoirs publics et la justice pour condamner sans pitié ces parents ? Ils sont une honte pour la loi n°4-2010 du 14 juin 2010 portant protection de l’enfant en République du Congo. Cette loi stipule en son article 36 que l’enfant a droit au bien-être. Les parents, tuteurs ou toute autre personne investie de la garde de l’enfant doit lui garantir ce bien-être. Est-ce qu’on peut garantir un bien-être aux enfants en les violant à volonté », se sont interrogés ces deux orateurs. Enfin, signalons que pour cette association, considérée comme étant la voix des sans voix, il n’y a pas que les jeunes filles qui sont abusées sexuellement. En effet, l'association a géré un cas similaire concernant des jeunes garçons victimes de pédophilie. Toutefois, la présidente de l’association Sodios a interpellé la conscience des autorités du pays afin qu'elles prennent à cœur les problèmes des femmes battues et victimes de viols. Hugues Prosper Mabonzo Bouelawaya |