Développement : Akinwumi A. Adesina appelle l’Afrique à transformer son « dividende démographique » en « dividendes économiques »

Samedi 31 Octobre 2015 - 11:09

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Alors que le monde entier est tourné vers les nouveaux objectifs de développement durable (ODD) et à la veille de l’expiration des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), l’éradication de la pauvreté demeure un défi gigantesque pour le continent africain, a souligné le président de la Banque africaine de développement (Bad), Akinwumi A. Adesina

Plus de 400 millions d’Africains – soit près de la moitié de la population africaine – vivent dans l’extrême pauvreté et représentent le tiers de la population la plus pauvre du monde. Le président de la Bad pense que l’avenir du continent pourrait aussi dépendre aux transformations qu’apporteront les Objectifs de développement durable (ODD) au cours des années à venir.

En effet, bien que les économies africaines connaissent un taux de croissance annuel de 5%, les inégalités ne cessent de se creuser à travers tout le continent. « Le succès de quelques privilégiés est assombri par le sentiment d’exclusion de la majorité. Des centaines de millions de personnes, pour la plupart les femmes et les jeunes, sont laissées pour compte. La croissance économique n’a guère d’impact dans leurs conditions de vie. Notre défi à tous est de réaliser une croissance inclusive, capable de sortir des millions de personnes de la pauvreté », a-t-il indiqué.

Les ODD auront pour objectif la réalisation d’un programme de développement à la fois exhaustif et ambitieux. « Notre devoir sera non seulement de le mettre en œuvre, mais également de répondre aux aspirations du continent », a rappelé Akinwumi A. Adesina.

 Il a préconisé la mise en œuvre d’une stratégie décennale qui favorise la transformation économique de l’Afrique, bâtie sur une croissance « inclusive et verte ». Selon lui, la croissance solide observée à travers le continent depuis le début du millénaire « n’a pas de valeur si elle n’est ni partagée, ni durable ».

Voici les cinq piliers de la vision présentée par le président de la Bad :

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Premièrement, éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie. L’énergie étant le moteur des économies. L’absence d’énergie entrave l’industrialisation de l’Afrique.

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Deuxièmement, « intégrer l’Afrique », en promouvant la connexion des infrastructures régionales, des marchés régionaux de l’énergie, des liaisons ferroviaires et des routes transnationales pour relier les activités économiques de différents pays.

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Troisièmement, « nourrir l’Afrique », en changeant la perception de l’opinion concernant l’agriculture, en faisant qu’elle soit perçue comme une activité lucrative à la fois viable et créatrice de richesse.

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Quatrièmement, « industrialiser l’Afrique », en facilitant l’essor du secteur privé africain « comme moyen de création de richesses ».

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Cinquièmement, « améliorer la qualité de vie des Africains ». Le Président de la Bad appelle le continent à valoriser les compétences de ses populations pour transformer son « dividende démographique » en « dividendes économiques ».

L’Afrique est le continent le plus jeune du monde, la tranche d’âge, de 15 à 24 ans, représente environ 60 % de sa population. Cependant, on estime que plus de la moitié de ces jeunes sont sans emplois, sous-employés et inactifs.  Akinwumi A. Adesina estime que l’Afrique est en train de compromettre sa croissance future en n’investissant pas suffisamment dans l’éducation de ses jeunes et dans la création d’emplois de qualité.

Il est convaincu que les  5 piliers sont réalisables et fondamentaux pour l’Afrique. « Et l’Afrique, elle-même, est fondamentale pour le succès des ODD car c’est sur ce continent qu’ils seront mis à l’épreuve », a-t-il conclu. 

Noël Ndong

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