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Diplomatie: le ton et les mots comptent

Samedi 20 Juillet 2024 - 18:34

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« Clair », comme « Claire ». Pour son premier 14 juillet (la fête nationale française) à Brazzaville, la nouvelle ambassadrice de France au Congo, Claire Bodonyi, a reçu du monde la veille en soirée, en l’historique résidence de la Case de Gaulle située sur les berges du fleuve Congo tout en pointe de Bacongo, le deuxième arrondissement de la capitale du pays hôte. Elle s’y est installée il y a quelques mois déjà.

La tradition veut qu’à cette occasion exceptionnelle de l’histoire de la France et de ses relations avec les pays amis, le chef de la mission diplomatique en poste prenne la parole pour son discours de circonstance. Cette tradition a été respectée à l’appui d’une réception colorée, marquée par la mise en lumière des premières impressions de l’occupante des lieux.

Devant le parterre de ses invités, parmi lesquels des officiels congolais emmenés par le ministre des Affaires étrangères, de la Francophonie et des Congolais de l’étranger, Jean-Claude Gakosso, des amis, des journalistes et des membres de la communauté du pays en célébration, Claire Bodonyi a mis le cap sur l’essentiel : la consolidation de la relation entre Paris et Brazzaville.

Finira-t-elle peut-être polyglotte en langues congolaises ? Assurément ! En recourant avec beaucoup d’entregent aux expressions en lingala et en kituba, langues véhiculaires de son pays d’accréditation, mais aussi en lari, celle de son voisinage, Claire Bodonyi se sentait en bonne compagnie. Après tout, elle l’a revendiqué en parlant de la France, son pays, et du Congo : « De profonds liens humains, culturels et économiques unissent nos deux peuples ».

Puis d’autres idées fortes, qui peuvent avoir fait tache d’huile : « Si l’on dit souvent que les bons comptes font les bons amis, en réalité, il n’y a pas de compte entre amis. Il n’y a ni gagnant ni perdant, ni, en excellent français, d’amitié win-win », suggérait-elle. Et si l’on devait, par ailleurs, retourner cet attachant anglicisme en « français facile », on trouverait peut-être du « gagnant-gagnant », formule en vogue dans bien d’autres partenariats. Mais le rendez-vous était dédié à la fête et à la diplomatie, il n’y avait pas de place à une controverse ouvertement déclarée.

Dans un passé pas tout à fait ancien, autour des mêmes célébrations anniversaires, le ton des annonces était bien plus rageur, bien plus focus sur l’international. Pas franchement sur le désir de garantir qu’entre les deux pays, revisiter la vieille amitié au regard des évolutions actuelles du monde consisterait, dans le respect mutuel, à la confronter aux aspirations des peuples dans l’objectif d’en faire bénéficier les retombées à chaque partie. L’ambassadrice de France à Brazzaville a saisi cette réalité. Clairement !

Gankama N'Siah

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