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Espoir de paix

Samedi 22 Juin 2024 - 18:49

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Les observateurs de la scène internationale sont unanimes pour dire que la conférence organisée à Bürgenstock, en Suisse, les 15 et 16 juin, en vue du retour de la paix en Ukraine, s'est conclue sur une note mitigée. Les plus tranchés évoquent tout simplement un échec tandis que les adeptes de la nuance reconnaissent que cette rencontre aura au moins permis de toucher du doigt les points de blocage dans ce dossier russo-ukrainien, source de tensions grandissantes entre Moscou et les capitales occidentales.

Les deux principaux belligérants, chacun tirant la couverture à soi, exploitent à fond la rhétorique dans la façon d'exposer leurs divergences. Sachant qu'elle n’y était pas invitée mais attentive dans le suivi de son déroulement, la Russie avait, par la voix de son président, Vladimir Poutine, pris les devants la veille pour annoncer ses « conditions » de paix. Celles de l'Ukraine, préconisées par son président, Volodymyr Zelensky, étaient néanmoins divulguées de longue date.

En résumé, Kiev et Moscou campent sur leurs positions d'autant plus que nulle part ne prend corps une quelconque initiative globale de paix qui les obligerait à se regarder en face et à dialoguer. La guerre continue si on peut dire et on le voit à travers diverses mobilisations : après le périple du président ukrainien en Europe à la veille de la conférence en Suisse convoquée à son initiative, le chef du Kremlin, à son tour, a pris l'avion le 18 juin pour la Corée du Nord où il a scellé un accord « stratégique » avec son homologue Kim Jong Un, avant de se rendre au Vietnam rappeler à son homologue Tô Lâm les amitiés séculaires liant Hanoi et Moscou.  

Ces déplacements sont la preuve que les positions continuent de se durcir de tous les côtés et font redouter le pire. Un bémol : au sortir de la Seconde Guerre mondiale en 1945, la guerre froide fut un autre moment périlleux et la paix était préservée entre l'Est et l'Ouest pendant de longues décennies du fait de « l'équilibre de la terreur » orchestré par l’ex-Union soviétique et les Etats-Unis d’Amérique. Partant de ce postulat, peut-être que les craintes d'un embrasement planétaire induites par la guerre en Ukraine sont à relativiser en dépit de la détermination des parties d’aller jusqu’au bout de la logique d’affrontement.

En quelque sorte, l’Est et l’Ouest, pour ne pas dire la Russie et l’Occident, peuvent envisager de se « neutraliser » mutuellement en trouvant un point d’accord susceptible de servir la cause de la paix des braves. Ne baissons pas de vigilance et parions que ces hommes et ces femmes si puissants qui tiennent nos destins n’ont pas encore le don de changer de planète s'ils venaient à mettre en péril celle qui nous accueille généreusement depuis la nuit des temps. A ce titre, peut-être qu’un menu espoir est permis.

Gankama N'Siah

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