Festival : le Bénin vibre au rythme du vodoun

Vendredi 26 Janvier 2018 - 18:18

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L'événement qui tente de reconstruire plus de quatre siècles d’histoire entre l’Afrique, les Caraïbes, l’Amérique et l’Europe bat son plein dans le pays pendant tout ce mois de janvier.

C'est la fête des religions traditionnelles. Le Bénin est le berceau du vodoun, culte voué à un ensemble de divinités présentes partout et en tout. Ce culte occupe une place très forte dans l'identité du pays. Son panthéon regroupe plus de deux cents dieux. La fête du vodoun est célébrée le 10 janvier à travers tout le Bénin, et plus particulièrement à Ouidah.

Cette religion répond aux quatre éléments du cosmos – l'eau, la terre, l'air et le feu. Elle serait née de la rencontre des cultes traditionnels des dieux yoruba et des divinités « fon » et « éwé », lors de la création puis de l'expansion du royaume fon d'Abomey aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le vodoun, à l'origine, n'a rien à voir avec la sorcellerie ou la magie noire. Dans la cosmogonie de l'aire culturelle Adja-Tado au sud (Adja, Fon, Goun Ewe…), c'est une pratique religieuse qui consiste au culte d'un dieu créateur (Mahou) au-dessous duquel se trouvent d'autres dieux inférieurs (Sakpata : dieu de la variole ; Ogoun : dieu du fer ; Mami Wata : déesse de l'eau, etc.) qui servent d'intercesseurs à l'homme pour atteindre « Dieu tout-puissant ».

Le vodoun a résisté à l'esclavage

Pendant près de six siècles – quatre officiellement –, des millions d'esclaves ont emprunté « La route de l’esclavage », qui traverse la lagune en direction de Gorée au Sénégal, les îles du Cap-Vert et, de là, vers le Brésil, les Caraïbes ou l'Amérique du Nord... Cinq millions, selon certains. Dix millions, affirment les autres. Personne ne sait véritablement.

Les manifestations du festival se déroulent sur trois sites symboliques où sont visibles les « Egou-goun », « zangbéto » ou « guèlèdè » : le « stade Charles-de-Gaulle » (le plus grand de la capitale), le musée Honmè ( érigé sur le site du palais des rois de Porto-Novo) et le Jardin des plantes naturelles de Porto-Novo (où subsistent des plantes rares dans d'autres contrées et des arbres centenaires). Selon les organisateurs, ce festival vise à révéler au monde entier les potentialités culturelles de Porto-Novo, communément appelée « la ville aux trois noms».

Le festival des Arts vodoun tient à proposer au public européen et afro-descendant, toutes les formes d’art qui entourent l’identité vodoun et la culture africaine. Créé en 2013, l’événement a connu sa première édition en octobre 2016 avec un millier de participants dont une centaine d’acteurs culturels, conférenciers, artistes, diplomates, cinéastes et chorégraphes venus du Bénin, de Haïti, de France, des Etats-Unis, des Pays-Bas et des Antilles. Les grandes vedettes furent la légende béninoise de musique vodoun, Sagbohan Danialou, ainsi que l’acteur hollywoodien d’origine béninoise, Djimon Hounsou.

Bénédicte Alouna

Légendes et crédits photo : 

Photo1: Célébration du festival des Arts vodoun à Ouidah (DR) Photo2: Une divinité (DR)

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