![]() Italie : 27 ans de prison ferme requis contre le père Gratien AlabiSamedi 1 Octobre 2016 - 19:17 Soupçonné du meurtre d’une paroissienne dont le corps n’a jamais été retrouvé, le moine originaire de RD Congo continue de se proclamer innocent. Le verdict du procès intenté au moine prémontré congolais pour assassinat et dissimulation de cadavre connaîtra son épisode vers la fin de ce mois, assurent les juges italiens. C’est à ce moment-là, peut-être, que la lumière se fera sur une affaire très scabreuse, qui en a ému plus d’un et qui tient en haleine la diaspora des deux Congo en Italie. Aucune preuve irréfutable, aucun cadavre, même les récits des différents témoins à charge ont fini par se brouiller et dégager leur côté intrigant. Mais la presse n’a pas lâché le morceau. Car le scandale a tous les ingrédients qu’il faut pour faire monter la mayonnaise dans l’opinion : un prêtre africain, une paroissienne follement éprise de lui mais mariée, le prêtre qui assure sans convaincre qu’il était plus agacé qu’attiré par les avances de cette dame. Tous les éléments du film noir sont en place et la presse italienne les exploite au maximum. Le procureur de Florence, Marco Dioni, a fait part vendredi dans la salle de son « intime conviction » : c’est bien le père Gratien Alabi qui a tué Mme Guerrina Piscaglia et caché son cadavre, a-t-il assuré. Le mari, décrit comme simplet, aurait joué volontairement ou non un rôle pas bien clair dans l’affaire. Personne dans la salle d’audience n’a d’ailleurs eu l’impression qu’il était étouffé par le chagrin, une passivité en contraste avec la gravité du moment. Se fondant sur son intime conviction, Me Marco Dioni a requis 27 ans de prison ferme contre le père Gratien pour homicide volontaire, disparition de cadavre. Son réquisitoire a duré près de 8 heures et s’est conclu à la nuit tombée, marqué seulement par la phrase répétée comme un mantra : le père Gratien est coupable « au-delà de tout doute raisonnable ». Le mobile ? Il est à rechercher dans l’amour “morbide” de Mme Piscaglia qui a fini par embarrasser la vie du prêtre agacé, et conduit à son meurtre le 1er mai 2014 à la paroisse de Raffaello. Suivant les procédures de la justice en Italie, l’accusation a fini sa réquisition. Les prochaines audiences donneront la parole à la partie civile, les avocats de la défense interviendront, quant à eux, vers la fin du mois. Et la sentence définitive ne devrait pas être rendue publique plus tard qu’au début novembre 2016. Le père Gratien interrogé s’est dit « serein » dans l’attente d’un moment qui manifestera une vérité qu’il dit appeler de tous ses vœux. Lucien Mpama Notification:Non |