Journée mondiale de l’architecture : l’OAC préoccupé par la question des logements sociaux au CongoSamedi 5 Octobre 2019 - 13:31 Dans un communiqué de presse rendu public à l’occasion de la célébration de l'événement, le premier lundi de chaque mois, l’Ordre des architectes du Congo (OAC) s’est interrogé sur le type de logements et de ville ainsi que le genre de relation inter-quartiers, inter-villes qu’il faudrait privilégier. Placée sur le thème « Architecture…logement pour tous », la Journée mondiale de l’architecture a été initiée depuis 1985 par l’Union internationale des architectes. Une occasion pour cette dernière d’attirer l’attention sur les défis posés par le besoin urgent des logements abordables. Le but étant d'édifier les professionnels et le public sur les problématiques de développement concernant les villes et l'habitat humain en général. S’exprimant à propos, le président de l’OAC, Antoine Beli Bokolojoué, a rappelé que plus de 7, 5 millions d’êtres humains dans le monde vivent dans des constructions qu’ils ont réalisées eux-mêmes, avec des matériaux récupérés, et sur des sites souvent provisoires. D’autres encore, a-t-il poursuivi, manquent de logements fixes, comme les réfugiés et les personnes déplacées par des conflits ou des désastres. « Le développement démographique et l’agrandissement anarchique de nos villes et nos communes deviennent un facteur préoccupant en termes de logement et de qualité de l’habitat. Quel type de logement ? Quel type de ville, quel genre de relation inter-quartiers, inter-villes ? », s’est-il interrogé. Le gouvernement et les acteurs de l’aménagement doivent, d’après Antoine Beli Bokolojoué, se poser ces questions et apporter des solutions en termes d’organisation spatiale et volumétrique pour offrir des logements sains, moins chers et abordables pour tous. « Il s’agit aujourd’hui pour notre pays de régler le problème de justice sociale en termes de logements sociaux. C’est pour cette raison que l’Ordre des architectes du Congo, à travers les instances qu'il dirige, s’emploie pour que la question du logement soit une question centrale dans le cadre du développement de notre pays », a-t-il indiqué, assurant que l’OAC est prêt à prendre toute sa part de responsabilité pour accompagner le gouvernement dans ce chantier. « Proposer des solutions sur l’architecture et l’urbanisme durable » Revenant sur la définition de l’architecte, Antoine Beli Bokolojoué a rappelé qu’il s’agit d’un maître en l’art de bâtir qui conçoit et anime les lieux où passe et séjourne l’homme. Une personne (ou un groupe de personnes) à qui la société confie la responsabilité de concevoir les espaces destinés aux activités humaines. Il doit, pour ce faire, a-t-il insisté, satisfaire deux conditions : avoir une connaissance approfondie de sa discipline artistique et avoir été formé à la pratique du projet. « Aujourd’hui la profession des architectes est confrontée à un ensemble de dérives qui font courir à la qualité du cadre de vie des Congolais des risques qu’ils se doivent de dénoncer. Ils doivent se sentir pleinement impliqués par les enjeux que la puissance publique a elle-même désignés, en s’engageant dans le projet de société proposé par le concept de développement durable », a-t-il plaidé, invitant les autorités à prendre conscience des bienfaits de l’architecture dans la société congolaise. Le président de l’OAC a, par ailleurs, souligné la nécessité pour le Congo de réfléchir sur les questions concernant la qualité architecturale et de faire une introspection dans ce domaine particulier. Il faut, a-t-il insisté, une vraie remise à plat des problèmes pour proposer des solutions sur l’architecture et l’urbanisme durable. Une problématique qui renvoie à la question de la qualité et de la règlementation. En réponse à cette préoccupation, les pouvoirs publics ont doté le pays de la loi n° 6-2019 du 5 mars 2019 portant code de l’urbanisme et de la construction, adoptée par les deux chambres du parlement et déjà promulguée par le chef de l’Etat. « C’est un grand pas en avant. Mais, il faut encore aller plus loin, en adoptant les deux autres lois concernant l’architecture dans notre pays. Il s’agit de la loi portant titre et exercice de la profession d’architecte, et la loi portant orientation de l’architecture en République du Congo », a conclu Antoine Beli Bokolojoué, rappelant que l’architecture est d’intérêt public et c'est en cela que la question des logements sociaux se pose aujourd’hui avec acuité. Parfait Wilfried Douniama Légendes et crédits photo :Antoine Beli Bokolojoué/Adiac Notification:Non |