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La semaine dernière a été toute particulière pour le Congo. A divers niveaux de la vie nationale, en effet, beaucoup d’événements se sont produits.
Commençons par l’achèvement à Pointe-Noire, la capitale économique, le 28 octobre, de la manœuvre militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale-CEEAC. Baptisée « Loango 2014 », cette manœuvre dite multidimensionnelle avait pour but de tester les capacités opérationnelles de la Force multinationale d’Afrique centrale-Fomac-, dans ses missions de déploiement rapide en cas de conflit dans la sous-région. La présence sur place des présidents Denis Sassou N’Guesso, Teodoro Obiang Nguema M’Bazogo, Ali Bongo Ondimba, ainsi que des représentants de leurs homologues chefs d’Etat des autres pays de l’espace communautaire témoignait de l’intérêt que l’Afrique centrale porte au renforcement de ses capacités de défense et de prévention des crises.
Au plan de la formation professionnelle, le départ à Cuba, le 27 octobre, d’une nouvelle vague d’étudiants choisis pour apprendre les métiers de la médecine n’est pas passée inaperçu. Plus de 700 au total, ces jeunes Congolais constituent à n’en point douter, la crème sur laquelle repose l’espoir de voir un jour le pays résoudre enfin ses pensants déficits dans plusieurs établissements publics. En termes d’infrastructures, il est vrai que le Congo met le paquet ces dernières années pour se doter d’hôpitaux de grand standing. Mais tant que le personnel ne sera pas formé, tant qu’il ne sera pas qualifié, eh bien, ce sera un investissement de nul effet. Gageons que cet effort accompli sur le plan de la santé publique touchera d’autres secteurs, en particulier celui de l’éducation, fragile lui aussi par manque de personnel disponible et formé.
Côté politique, la mise en place des conseils municipaux et régionaux, le 23 octobre, a bouclé, avec le renouvellement du bureau du Sénat, le 28 octobre, un processus électoral un temps menacé par les querelles des opérateurs politiques. Entre rupture et continuité, les instances entrées en fonction ont la responsabilité de prêcher par l’exemple, et faire en sorte que ces administrations de proximité, pour ce qui concerne justement les conseils municipaux et départementaux, se rapprochent davantage du peuple électeur. On dirait, en un mot, qu’elles ont cinq ans pour convaincre et espérer bénéficier à nouveau de la confiance qui leur est faite.
Et les glissements de terrain ? Brazzaville, en particulier, est mise à rude épreuve depuis les dernières pluies. Celle du 28 octobre a pris pour cible la Route nationale numéro 2 qu’elle menace d’effondrement, alors que le sort réservé aux maisons d’habitation est des plus déplorables. On sait que le même phénomène se produit souvent à Pointe-Noire. Cela va sans dire que les pouvoirs publics, à la tâche sur plusieurs axes dans les deux villes, tout comme les autorités municipales qui viennent de rempiler, ont un challenge sur lequel éprouver leurs expériences de gestion des calamités de ce genre. Il leur faudra évidemment des idées et aussi de quoi les nourrir.
Terminons enfin par le futur proche de la Francophonie. Il se dessinera dans un peu plus d’un mois à Dakar, au Sénégal, à travers le sommet de l’organisation dont le point d’orgue sera, chacun l’a compris, l’élection de son nouveau secrétaire général. Parmi les candidats figurent le Congolais Henri Lopes. Il aurait pu, en 2002, succéder à l’Egyptien Boutros-Boutros Ghali à l’époque du report des suffrages sur le Sénégalais Abdou Diouf. Les choses n’avaient pas marché comme convenu. N’est ce pas que Lopes est un candidat de longue date qui raffole de la francophonie qu’il connait bien, et devrait enfin être servi ? Les regards se tournent vers la capitale sénégalaise.