Littérature : le Vendredi des arts et des lettres se penche sur le recueil de poèmes d’Aimé Eyengué

Mardi 1 Juillet 2014 - 10:15

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Ce recueil de poèmes, le premier à être débattu aux Vendredis des arts et des lettres, est publié aux éditions L’Harmattan Congo et regroupe Briseurs de rêves et Rêves de Brazzaville. Son auteur, le poète congolais Aimé Eyengué y évoque le rêve d’une révolution de printemps, des printemps poétiques et la négritude. Il rêve aussi d’un monde où l’espérance est debout

En quatre-vingt-dix-sept pages, le livre d’Aimé Eyengué dessine en filigrane les rêves brisés du commun des mortels.

Ce recueil de poèmes est subdivisé en deux parties. Il y a Briseurs de rêves qui contient quatre livres : De profundis, Dies irae, Vox populi et Kyrie eleison, avec des textes aux noms évocateurs tels que Les religions, Le rouleau compresseur, Les racines de tous les maux, L’étreinte de la peur, L’immobilisme de la raison, Des révolutions, L’allure assassine, Le Judas, Le capitalisme casino, Le capitalisme de caravane, La mécanique du pire… puis Rêves de Brazzaville avec des textes comme Ville mosaïque, Brazzaville onirique (poésie du rêve), Brazzaville embouteillée (poésie de la ville), Le Brazzavillois (poésie de Brazzaville), Le fleuve Congo (poésie du fleuve) ; Le feu griot (poésie du feu), Le likembé (poésie musicale), Mars en morse : mars en morceaux, La goutte d’arme : Mpila pleure, Mpila se relèvera….

Pour Aimé Eyengué, le message principal que délivre ce recueil, c’est l’espoir. Parce qu’il y a des briseurs des rêves. « J’ai voulu contribuer à déceler ce qui peut nous empêcher d’atteindre nos rêves, nos aspirations. Une fois qu’on connaît les obstacles, on peut les déjouer. Le fleuve continue sa course, c’est dire que dans la vie, il ne faut jamais désespérer.  […]. Dans Rêves de Brazzaville, tout est positif, mais j’évoque aussi les moments de troubles et de détresse que Brazzaville a connus. Je parle du feu griot, c’est-à-dire les racines ancestrales, de la force du baobab et de ses racines. »

Natif de Brazzaville, Aimé Eyengué aime sa ville et son fleuve dont il regrette que les Congolais semblent ne pas connaître la valeur, à l’exception des écrivains. « En tant qu’écrivain, j’ai voulu mettre l’accent sur le fleuve Congo. Il y a déjà eu des écrivains qui ont parlé du fleuve Congo dont l’éminent Aimé Césaire, le baobab Tati Loutard, Tchicaya Utam’si, Benoît Moundélé-Ngolo […]. J’aimerais que dans toutes les municipalités de Brazzaville, il y ait des phrases qui vantent ses mérites. J’ai débaptisé Brazzaville, je l’appelle dorénavant Brazza la verte, la cité du fleuve. […] Bref, ma poésie est une poésie militante. »

Pour les critiques littéraires, l’œuvre est captivante. Pierre Tsemou affirme que le recueil de poèmes Briseur de rêves a brisé son cœur. Pour lui, ce recueil est une invitation à regarder la vie comme un rêve. Le poète chante le fleuve Congo et Brazzaville et relate aussi des scènes du quotidien de cette ville, comme le drame du 4 mars 2012 qui a brisé des rêves. Il parle du fleuve en le comparant aux gens avec toutes leurs habitudes. Pour lui, la poésie permet de partager la leçon que donne le fleuve aux hommes. « La poésie, c’est comme le fleuve : elle communique plus d’émotion. J’aime que les textes parlent à ma place. Le poète a besoin des lecteurs. Les briseurs de rêves ne sont toujours pas les autres. Ça peut aussi être ce moi orgueilleux. L’enfer, ce n’est toujours pas les autres », affirme-t-il.

Diplômé en sciences politiques de l’université Paris X et chercheur, Aimé Eyengué est un écrivain, qui s’intéresse essentiellement à l’action politique et à ses incidences sur le devenir des nations.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Aimé Eyengué et le modérateur lors des échanges sur le recueil. Photo 2 : Aimé Eyengué dédicaçant son recueil. Photo 3 : Aimé Eyengué répondant à la presse. (© Adiac)