Notes de voyage : Shaanxi, temple de mémoire chinois

Mercredi 24 Mai 2023 - 15:00

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Du 14 au 21 mai, une cinquantaine de journalistes d’Afrique et d’ailleurs, participants au programme 2023 du Centre de communication de la presse internationale de Chine (CIPCC), a séjourné dans la province de Shaanxi, au Nord-Ouest de la Chine. Le temps de ce voyage, ils ont découvert de multiples facettes du développement local et culturel ainsi que du passé de cette province.

Du patrimoine culturel et naturel à la gastronomie traditionnelle, en passant par le panorama d’entreprises locales, la province de Shaanxi est l'un des lieux de naissance importants de la civilisation chinoise, avec une superficie de 205 600 km2 et une population de 39 552 000 habitants. Premier escale des journalistes africains, asiatiques et caribéens : Yan’an. 

D’ordinaire, les villes au cœur de montagne ont un charme que les autres n’ont pas, une certaine atmosphère, une authenticité et un choix très vaste en matière d’activités de détente et loisirs. Yan’an, planqué au Nord de Shaanxi, ne déroge pas à cette réalité. Certains journalistes l’ont, d’ailleurs, surnommée « Yan’an, la montagneuse » ou « Yan’an la ville lumière », à cause du spectacle multi color que la ville offre en soirée. 

Pour mettre les journalistes en appétit de cette cité emblématique, les responsables municipaux ont orchestré plusieurs visites durant deux jours, notamment aux sites révolutionnaires de Qiaoergou et de Yangjialing, à la montagne Baota, au village Liangjiahe et au site révolutionnaire de Zaoyuan. 

Les sites révolutionnaires de Qiaoergou et de Yangjialing véhiculent un pan de l’histoire politique du pays, plus particulièrement celui du Parti communiste chinois (PCC). A titre d’exemple, le site de la Révolution de Qiao’ergou a abrité la sixième session plénière élargie du comité central du PCC, du 29 septembre au 6 novembre 1938. Celui de Yangjiling, quant à lui, fait partie des sites touristiques qui permettent de beaucoup apprendre des premiers moments de la littérature et de l’art révolutionnaire chinois. 

En effet, à un moment où la Chine menait la guerre contre l’invasion du Japon, des écrivains et des artistes d’autres disciplines ont accouru à Yan’an et pensé, sous le leader Mao Zedong, à la longue marche de la Chine. Telle une lueur pour l’émancipation, la littéature et l’art de Yan’an ont contribué à éclairer l’esprit de la nouvelle ère. Pour pérenniser ce passé, les sites révolutionnaires de Qiaoergou, de Yangjialing ou encore de Zaoyuan, comprennent, entre autres, des photographies, vidéos, sculptures en terre cuite, des antiquités intéressants, documents et des vestiges de la guerre.

Yan'an doit également son surnom de berceau de la civilisation chinoise du fait qu’elle a accueilli des grands noms du PCC. Le village de Liangjiahe, aux allures d’un musée, l’illustre bien. Là, tels des trésors, se conservent de vieilles maisons et d’anciennes boutiques chargées d’histoires. Un ancien bureau où a travaillé le président Mao Zedong, le dortoir avec meubles de l’actuel président, Xi Jinping, et d’autres membres du PCC, une ancienne ferme du président en exercice chinois, des outils de production du maïs dans les années 1938 et biens d’autres. 

Xi’an à la croisée du tradi-modern

Après Yan’an, c’est à Xi’an que la cinquantaine de journalistes de divers horizons a posé ses valises. Dépêchés pour couvrir le sommet Chine-Asie, ils ont en parallèle découvert le paysage de la ville. 

A en croire les explications des guides sur place, Xi'an, capitale de la province de Shaanxi, est une ville vieille de plus de 3 100 ans. Au fil du temps, elle a été la capitale de treize dynasties dans l'histoire chinoise, y compris la dynastie Tang. Anciennement connue sous le nom de Chang’an, cette ville est l’un des grands berceaux de la civilisation et de la nation chinoises.

A l’allure de la modernité, on remarque tout de même que Xi’an a conservé le charme de son passé à travers d’importants vestiges qui contribuent considérablement au tourisme local. Le mausolée de Qinshihuang en est un exemple. Ouvert toute l’année, le site accueille au quotidien près de 60 000 visiteurs, soit 10 500 FCFA par personne pour y accéder. Du point de vue recette économique, c’est une belle valeur ajoutée que les autorités de la ville ont su mettre en place. 

A ceci, s’ajoute le mur de la ville de Xi'an. Egalement connu sous le nom de circonvallation Xi'an Ming, il est le mur de la ville antique le plus grand et le mieux préservé de Chine. En tant que monument emblématique de l'ancienne capitale de Xi'an, ce mur est une attraction incontournable. Surtout au coucher du soleil, moment où les journalistes étrangers ont pu faire leur expérience du lieu. Accueillis par un spectacle des gardes au rythme traditionnel, ils ont ensuite marché le long du mur dégageant de la chaleur en cet été, avant d’aller se poser au sommet d’un pont du mur pour apprécier le paysage et la beauté de la ville. 

La tour Ziyun, à des kilomètres du centre de la ville, est la plus grande reconstruction d'une relique architecturale du pays. Elle fait partie d'une myriade de bâtiments qui respirent et rappellent la Chine ancienne. Elle a, d’ailleurs, abrité la cérémonie d’ouverture du sommet à travers un banquet et des performances de conte musicales et de danse. 

Comme il y a des siècles, Xi’an continue d’attirer un afflux important de marchands étrangers et d'étudiants, venant de partout et pour la plupart des pays d'Asie centrale. La ville affiche également de grandes avancées dans le domaine des technologies, des transports et de l’agriculture. Quelques structures de la place ont ouvert leurs portes à la délégation des journalistes internationaux pour des visites, des expérimentations et des discussions. 

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

1- Lors d’une visite au site révolutionnaire de Qiaoergou /Adiac 2- Des journalistes expérimentant la cuisine chinoise dans une entreprise agroalimentaire à Xi’an /DR

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