Réflexion : mettre la femme congolaise au cœur des politiques de développement

Mercredi 9 Mars 2022 - 16:30

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L’entrepreneuriat féminin en Afrique est en train de prendre son envol grâce à l’avènement des femmes inspirantes et audacieuses, celles qui ont su dépasser tous les clivages par leurs talents et leurs compétences. Leur apport dans l’avancement de la société est incommensurable car leur obstination à vouloir changer le paradigme social a fini par porter ses fruits. 

Les idées préconçues, les barrières mentales et structurelles qui autrefois constituaient un frein à l’ascension sociale de la gent féminine, ont pu être levées. La femme fait aujourd’hui jeu égal avec son pendant masculin sur le terrain de l’entrepreneuriat où seuls comptent l’efficacité, la créativité et le sens des affaires. 

Certes, elles ne sont pas nombreuses à avoir franchi le pas, mais le potentiel économique dont regorge le peu des femmes patronnes d’entreprises contribue, d’une manière ou d’une autre, à la croissance et à la prospérité du continent. A en croire les dernières statistiques de la Banque mondiale, cette catégorie de femmes représenterait en Afrique 58 % de tous ceux qui, indistinctement, travaillent à leur propre compte. Une estimation qui fait de l’Afrique le leader mondial en matière d’entrepreneuriat des femmes.

Toutefois, les mêmes sources renseignent que les entrepreneures, notamment en Afrique subsaharienne, continuent de réaliser des bénéfices inférieurs en moyenne de 34 % à ceux des hommes. Tout un paradoxe qui procède, entre autres, des idées préconçues et des clichés négatifs souvent accolés à tort aux femmes. Dans l’imaginaire collectif africain, en effet, l’entrepreneuriat est perçu comme un concept essentiellement masculin. Une femme entrepreneure est appelée à se comporter comme un homme et doit faire preuve d’autorité, de détermination et d’audace, ce qui n’est pas conforme avec l’identité sociale qu’on lui reconnaît. Et pourtant, loin de troubler la norme sociale, devenir entrepreneure permet à la femme de donner un sens à sa vie en développant ses propres valeurs et convictions et d’acquérir davantage d’indépendance.

Il est temps que l’Afrique s’affranchisse de ce carcan conservateur pour libérer la femme en faisant d’elle un puissant levier de croissance économique. Il faudrait, pour ce faire, identifier et mettre en œuvre des programmes et des politiques qui ciblent les contraintes spécifiques auxquelles elle est confrontée et tenter d’y apporter des réponses idoines. Car, à tout prendre, la pleine réalisation du potentiel économique de la femme peut contribuer massivement à la croissance et à la prospérité du continent.  

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des femmes congolaises

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