Afrique : les effets dévastateurs de la Covid-19 sur l’emploi des jeunes

Selon le rapport dévoilé à l’occasion de Journée mondiale de la jeunesse, la pandémie de Covid-19 a eu des effets dévastateurs sur le marché de l’emploi dans le monde en général, et en Afrique en particulier. Le taux de chômage des jeunes devrait s’établir à 12,7%. Mais ce taux, pourtant le deuxième le plus bas dans le monde, devancé par celui de l’Amérique du Nord (8,3%), masque une autre réalité alarmante : « Plus d’un jeune sur cinq en Afrique n’était pas en emploi, en éducation ou en formation en 2022) et la tendance s’est détériorée » depuis. Au niveau des autres régions, en Europe et en Asie centrale, le taux de chômage des jeunes devrait être de 16,4% cette année, « mais les chocs réels et potentiels de la guerre en Ukraine risquent fort d’affecter les résultats », poursuit l’OIT. En Asie et au Pacifique, ce taux devrait atteindre 14,9%, contre 20,5% en Amérique latine et 24,8% dans les pays arabes. Au total, le taux de chômage mondial des jeunes devrait atteindre 14,9% en 2022, résume le rapport.

73 millions de jeunes chômeurs en 2022

Le nombre total de jeunes chômeurs dans le monde devrait atteindre 73 millions en 2022, selon le rapport, ce qui représente une baisse de 2 millions par rapport à 2021, soit une légère amélioration, mais reste supérieur de 6 millions par rapport à 2019, avant la pandémie. Et entre 2019 et 2020, les jeunes de 15 à 24 ans ont connu un pourcentage de perte plus élevé que le reste du marché du travail, avec une part de 23,3% en 2022, un niveau jamais atteint depuis moins de 15 ans. Parmi les jeunes sans emploi, la gent féminine est la moins bien lotie que sa variante masculine : 27,4% des jeunes femmes devraient travailler en 2022, contre 40,3% des jeunes hommes, selon le rapport, faisant observer que « d’une manière générale, l’écart entre les sexes a montré peu de signes de réduction au cours des deux dernières décennies ».

Investir dans l'économie verte et bleue

Pour atténuer le chômage des jeunes, l’OIT appelle à investir dans l'économie verte et bleue, ce qui permettrait de créer « 8,4 millions d’emplois supplémentaires pour les jeunes d’ici 2030 ». Les investissements dans les secteurs des soins sont également encouragés, car ils pourraient générer 17,9 millions d’emplois supplémentaires pour les jeunes d’ici 2030, tandis que 6,4 millions de nouveaux emplois pourraient naître avec la réalisation de la couverture universelle en haut débit d’ici 2030. Quoiqu’il en soit, l’implication des pouvoirs publics est cruciale, indique la directrice générale de l’OIT pour les politiques, Martha Newton. « Ce dont les jeunes qui ont le plus besoin, c’est le secteur des marchés du travail qui fonctionnent bien, avec des opportunités d’emplois décents pour ceux qui participent au marché du travail, ainsi que des opportunités d’éducation et de formation de qualité pour ceux qui doivent encore y entrer ».