Et l’Union européenne …

Alors que les grandes puissances de ce temps – la Chine, les Etats-Unis, l’Inde, la Russie - ne cessent de renforcer leurs structures politiques afin d’accroître leur influence dans l’équation stratégique mondiale –  ce dont témoigne avec force la réélection de Donald Trump –, l’Union européenne, elle, se divise au point de perdre l’influence qu’elle avait acquise progressivement ces cinquante dernières années. En témoignent, après le retrait du Royaume-Uni, la crise politique et financière que traverse la France, les tensions internes qui déstabilisent l’Allemagne, la mise en place pour le moins difficile de la nouvelle gouvernance de l’Union, l’affirmation de l’indépendance de l’Italie, de l’Espagne, des Pays Baltes par rapport aux autorités de Bruxelles.

Ce à quoi nous assistons depuis plusieurs mois est bien la dislocation, non officielle bien  sûr, de l’Union et, de ce fait, sa perte d’influence à l’échelle planétaire. Un déclin d’autant plus inquiétant que, dans le même temps, les autres grandes puissances de la planète s’organisent sur le plan interne pour affirmer leur autorité et en tirer tous les avantages au plan international. Ce dont témoigne  de façon indiscutable la guerre qui se déroule en Ukraine et que mène sans le moindre complexe la puissante Russie de Vladimir Poutine.

D’aucuns penseront et sans doute même diront en lisant cette réflexion très personnelle que nous commettons une grave erreur en tenant ce raisonnement. Mais tout démontre, hélas !, que l’Europe perd lentement mais sûrement l’influence qu’elle avait acquise dans la communauté internationale en mettant fin, après la Seconde Guerre mondiale, aux divisions, aux conflits internes qui l’avaient déstabilisée, en créant une communauté diplomatique forte et cohérente, en imposant de ce fait sa puissance économique sur les marchés mondiaux. Une dérive que seule pourra stopper le renforcement de ses institutions et de sa diplomatie si elle parvient à resserrer les rangs.

S’il ne nous appartient pas de dire comment les dirigeants européens devraient s’y prendre pour inverser le courant interne qui divise aujourd’hui l’Union, il nous revient, comme cela revient d’ailleurs à tous les observateurs de la scène mondiale, d’écrire que cette inversion est désormais vitale pour tous les peuples du Vieux continent. Si, en effet, elle ne se produit pas rapidement, leur indépendance se trouvera menacée comme en témoigne la montée des tensions régionales.

Conclusion de tout ce qui précède : il est indiscutable que le destin de l’Union va se jouer sous nos yeux dans les mois et les années à venir et que ses dirigeants actuels porteront de lourdes, très lourdes responsabilités dans l’Histoire.