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Environnement : mieux vaut réfléchir à ce qui nous attend

Lundi 18 Novembre 2013 - 0:11

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Les images terribles des îles des Philipines frappées par le typhon Haiyan qui inondent depuis une semaine les chaînes de télévision du monde entier sont là pour nous le rappeler : l’homme, aussi sûr de lui soit-il, ne pèse rien face à la nature. Et même si cette catastrophe n’est pas nécessairement le résultat de la dérive climatique qui marque le début de ce troisième millénaire, elle n’en illustre pas moins ce qui attend l’humanité si celle-ci ne met pas très vite de l’ordre dans ses modes de vie et ses pratiques industrielles.

Sans tomber dans le délire obsessionnel qui inspire trop de militants « verts » au point de rendre peu audible leur discours par le plus grand nombre, la vision des milliers de corps en voie de décomposition dans les rues, des centaines de villes et de villages rasés par le vent et l’eau, des innombrables familles affamées qui errent dans les décombres de leur habitation interpelle chacun de nous. Au-delà de l’élan de générosité qu’elle suscite sur les cinq continents, elle envoie un signal fort à notre espèce qui se croit plus forte que la nature, mais qui se voit en quelques minutes réduite à néant par les éléments déchaînés.

Quitte à enfoncer des portes largement ouvertes, il convient de dire et de redire que de tous les défis auxquels les hommes se trouvent aujourd’hui confrontés, celui de l’environnement est de loin, de très loin, le plus important, le plus vital. Car si les peuples poursuivent leur marche en avant sans rien changer à leur comportement, les dérèglements climatiques rendront leur existence impossible à terme plus ou moins rapproché. La hausse des températures, la fonte des neiges, l’effritement des calottes polaires engendreront inévitablement une élévation destructrice du niveau des océans, la multiplication des ouragans, des typhons, des inondations qui s’avèreront plus destructeurs les uns que les autres. Et nous verrons se multiplier à l’infini les drames dont nous sommes présentement les témoins horrifiés.

L’erreur que chacun d’entre nous commet, où qu’il vive et respire, est de croire que le malheur est réservé aux autres, notamment aux peuples qui vivent dans des régions exposées aux cataclysmes. Comme rien n’est fait pour corriger les excès nés de la suractivité moderne, tout particulièrement dans les grands pays industriels, ce même malheur ne manquera pas de s’étendre à brève échéance. De proche en proche, il frappera les cinq continents, détruira les nations riches comme les nations pauvres, perturbera la vie de chacun au point de rendre impossibles les activités sur lesquelles est fondé le progrès. Bref, il fera de la Terre, qui pourrait être un paradis si les hommes se montraient plus sages, un enfer où notre espèce, de très loin la plus fragile, perdra tous ses repères.

Admettons-le une fois pour toutes : le temps des discours, des belles phrases, des engagements factices est passé. Mieux vaut réfléchir à ce qui nous attend inéluctablement si nous poursuivons la course folle dans laquelle nous nous sommes engagés. Si nous voulons que nos descendants aient une chance de vivre, il faut cesser de parler et se décider à agir.

Jean-Paul Pigasse

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