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Les transports en commun à Brazzaville et Pointe-Noire ? Parlons-en !

Lundi 24 Février 2014 - 0:22

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Que ce soit à Brazzaville ou à Pointe-Noire, le calvaire que vit la population en matière de transports urbains est le même. Les Brazzavillois et les Ponténégrins sont à la merci des caprices et humeurs des transporteurs en commun. La question devenant lancinante, il convient d’en parler sans la moindre diplomatie. Les élèves, les étudiants, les fonctionnaires et les passagers de tout bord ont du mal à se rendent à l’école, à l’université et sur leur lieu de travail.

Les plaques indiquant les itinéraires à parcourir jusqu’au lieu où devraient s’arrêter normalement ces autobus, cars et « taxis 100-100 » ne servent à rien, car les chauffeurs des transports en commun font de la surenchère sur le dos des usagers. À quand des sociétés municipales de transports en commun à Brazzaville et Pointe-Noire pour soulager la peine des populations ? Des velléités et tentatives de solution à cette épineuse question s’observent parfois avec la signature de certains accords, mais, hélas, ceux-ci restent dans leur ensemble lettre morte. Chaque jour, le spectacle est horrible au niveau des arrêts de bus, car des privés et des particuliers qui sont en situation de monopole dans ce métier font leur loi.

Il faut voir les usagers à Brazzaville ou à Pointe-Noire s’entasser aux arrêts ! Ils attendent des bus qui suivent les itinéraires réels ; et s’ils le font, c’est avec doublement ou triplement du prix de la course ! Et si par malheur, un client n’a que 150 FCFA, le contrôleur le fera descendre à mi-parcours de l’itinéraire. Ce spectacle persiste sous l’œil impuissant des entités en charge de la régulation des transports urbains. « À prendre ou à laisser ! Exigez de la mairie d’avoir ses propres transports en commun ! », propos très durs qu’un chauffeur adressait à un paisible client qui s’était plaint du calvaire que la population vivait.

Trois périodes de pointe dans la journée causent un vrai stress chez la population qui veut aller d’un arrondissement à un autre. D’abord de 7 heures à 10 heures, ensuite de 12 heures à 14 heures, et enfin de 17 heures à 19 heures. C’est au cours de ces tranches horaires que ces transports en commun font une « bonne affaire » sous les grincements de dents des passagers. Cette pratique ouvre sans doute la voie à l’absentéisme et aux retards criants à l’école et sur le lieu de travail. Et ce que l’on ne veut pas dire, c’est que cela participe énormément à l’échec scolaire, car trop de retards et d’absentéisme sont préjudiciables à un élève, à un étudiant ou à un apprenant tout court, et cela a aussi un impact négatif sur la productivité des administrations à la fois publiques et privées.

Les différents services des associations de défense des droits de consommateurs n’ont plus assez de mots pour qualifier ce que vivent les Ponténégrins et les Brazzavillois en matière de transports urbains. À Brazzaville, il devient utopique d’emprunter un bus qui vous transporte de Talangai à Makélékélé, à Pointe-Noire d’avoir un bus qui vous transporte de Mongo-Mpoukou à Ngoyo. Avant, c’était certains contrôleurs de bus qui abusaient de cette pratique du « monter-descendre à mi-parcours » ; aujourd’hui, les chauffeurs sont aussi passés maîtres dans ce scénario. « Tu descends à quel endroit ? », gênante question que des chauffeurs n’ont jamais cessé de poser aux passagers qui empruntent la cabine. Et on a comme l’impression que voyager dans la cabine devient une affaire de nantis, car à chaque centaine de mètres de parcours il faut débourser une somme d’argent.

Le vrai problème est que nos villes s’accroissent à la fois en superficie et en démographie. Du coup, la question du déplacement à l’intérieur de ces villes se pose avec acuité. Il est difficile d’aller d’un quartier périphérique au centre-ville et vice-versa, ou d’aller d’un quartier périphérique à un autre. Et si ce problème des transports urbains n’est pas résolu à Brazzaville et à Pointe-Noire, ce quotidien ennuyeux continuera de gêner la population. Et ce qu’il faut craindre, c’est que d’autres villes, notamment Dolisie, Owando, Ouesso, risquent d’emboîter le pas. Ce sont donc les transports urbains privés qui continueront d’agir selon leurs humeurs. Ce qui est sûr, c’est que cette pratique diminuerait avec des sociétés de transports en commun des municipalités. À quand donc ces sociétés ?

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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