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À tous les niveaux, les chefs ont tort de ne pas communiquer !Lundi 7 Avril 2014 - 5:26 La communication dont il est question ici est celle des directions départementales, centrales et des chefs de services administratifs, sans oublier les dirigeants municipaux, sous-préfectoraux et préfectoraux. Excepté parmi eux les rares qui ont toujours donné une information fiable à la presse pour dissiper d’éventuelles rumeurs, nombreux sont ceux qui ferment hermétiquement leur porte à la presse. Oui, ces directions qui refusent de communiquer sont aussi les premières à se plaindre que la presse, à cause de leur refus, donne une information relatant au conditionnel la situation qui a surgi dans la structure qui est la leur. Car la presse peut utiliser des stratégies pour les contourner en accédant à d’autres sources proches du dossier. La société ayant horreur du vide, là où une information fiable qui devrait être donnée par une source autorisée est cachée, c’est la rumeur ou la désinformation qui prend le devant. Une entité bancaire, par exemple, installée dans une préfecture et qui n’arrive plus pendant près d’une dizaine de jours à satisfaire sa clientèle est appelée à vite communiquer pour rassurer ses clients. Car si rien n’est fait, cette succursale bancaire peut subir une évasion de sa clientèle locale. De même, une conduite d’eau endommagée empêchant pendant près d’une semaine une population d’avoir accès à l’eau potable dans un bloc d’un arrondissement donné, la réaction du responsable ne doit pas se faire attendre pour éclairer la lanterne de la population et la rassurer. Même chose, par exemple, dans l’enseignement où des directeurs départementaux ou centraux ne devraient pas briller par leur mutisme lorsqu’une des structures scolaires sous tutelle n’a pas d’enseignants de telle ou telle discipline depuis un mois, surtout dans les classes d’examen comme les CM2, les troisièmes, les terminales et autres. La raison fondamentale avancée par ceux qui ne veulent pas communiquer est la suivante : « Je suis tenu par les réserves et restrictions administratives, je n’ai pas reçu l’autorisation de parler de ma hiérarchie. » Échappatoires lorsqu’on sait que certains directeurs départementaux peuvent rester toute une année sans communiquer même quand cela est nécessaire. Est-ce que ce sont les hiérarchies qui les empêchent de parler pendant douze mois ? Par ailleurs, il se développe une certaine pensée malsaine chez ceux qui ne communiquent pas, qualifiant ceux qui s’expriment de « matalanalistes », en vernaculaire ceux qui veulent qu’on les voie à la télévision et les lise dans les journaux, « les se faire voir ». Erreur ! Car un chef qui ne communique pas si la nécessité est là est un « géniteur » de fausses informations, un partisan actif de la rumeur. Oui, nous condamnons la manière peut-être brutale ou discourtoise de certains journalistes lorsqu’ils souhaitent obtenir une information d’une hiérarchie ou d’un responsable d’une entité quelconque, car cette attitude pousse ces chefs à leur fermer leur porte, mais aussi la mauvaise manière de faire des cellules de communication de certains responsables qui ne créent pas assez de mécanismes d’expression pour leurs chefs alors qu’ils sont appelés à cette tâche. Que dire aussi des chefs de certaines circonscriptions administratives du pays ! Il est curieux de constater qu’une presse, qu’elle soit locale, nationale ou internationale, n’est jamais informée par une hiérarchie donnée d’un grave problème se passant dans sa localité. Pas de point de presse, pas de conférence de presse, pas de communiqué radiotélévisé, pas d’occasion d’amplification d’une décision prise au niveau local, pas de causeries-débats, pas de dossiers de presse pour que les journalistes travaillent afin d’apporter l’information au niveau de la population, pas d’annonces formelles, pas de banderoles officielles, pas de spots ni d’insertions publicitaires. Véritable déficit communicationnel ! Alors, vous, responsables départementaux et sous-préfectoraux, à quelle occasion allez-vous communiquer ? Trop de mutisme appelle à la désinformation. Pourquoi fermeriez-vous continuellement la porte à la presse ? Faustin Akono Edition:Édition Quotidienne (DB) |