Opinion

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Et pourtant le Bantou et l’Autochtone cohabitent !

Samedi 6 Décembre 2014 - 13:15

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Depuis longtemps, une mauvaise appréciation de la réalité de terrain et des rapports entre populations, a semblé séparer radicalement le « Bantou » de « l autochtone » (pygmée). Mais aujourd’hui, les efforts tant sur le plan international, africain que national sont faits pour que les deux cohabitent dans une symbiose sociologique qui suppose l’acceptation, ou la tolérance, des mœurs et coutumes des uns par les autres.

Ici et là, au Congo, tout est fait pour que d’un côté, le peuple autochtone accepte de sortir de l’état d’arriération dans lequel il se trouve et que de l’autre le Bantou accepte de s’ouvrir et à intégrer l’Autochtone. Dans les faits, on devrait voir, et c’est ce qui se passe déjà, tous les enfants congolais, bantous et autochtones, fréquenter les mêmes écoles, vivre dans les mêmes quartiers, jouer ensemble, etc.

Il est révolu ce temps où le peuple autochtone devait s’enfermer dans la forêt que d’aucuns considèrent comme son milieu naturel. Aujourd’hui cette logique ne tient plus, car une visite suffit dans certains villages du pays pour découvrir que Bantous et Autochtones vivent ensemble et que ces derniers s’urbanisent volontiers.

Une « révolution » dictée par le mouvement économique, la nécessité de survivre, le besoin matériel bref, l’Autochtone a cessé de vivre de chasse et de cueillette pour s’adonner, comme son frère bantou, aux activités génératrices de revenus telles que l’agriculture, à travers des champs d’arachide et de maïs. Chacun a compris que l’Autochtone a accepté le changement car placé dans les mêmes conditions matérielles et logistiques du travail que son frère bantou. Encore que du côté du Bantou, les choses ont évolué qualitativement. Pour preuve, le rejet du concept « pygmée », jugé péjoratif et stigmatisant parce que renvoyant plus à la taille décès individus qu’à leur mode de vie.

Au Congo, un texte a été pris pour garantir au peuple autochtone protection et promotion. Il s’agit de la loi n° 5-2011 du 25 février 2011. Elle met officielle un terme à la marginalisation et à la discrimination dont étaient victimes cette catégorie de Congolais. Ainsi donc, les populations autochtones jouissent désormais des mêmes droits que les Bantous, notamment les droits civils et politiques, les droits culturels, les droits à l’éducation, à la santé, au travail, à la propriété et à l’environnement.

Faut-il un autre argument pour comprendre qu’au Congo, Bantou et Autochtones sont un même peuple ? Ils partagent la même histoire, les mêmes aires géographiques, parlent les mêmes dialectes et ont, à quelques différences près, les mêmes us et coutumes. Autant de postulats pour réussir l’intégration.

Que ceux qui ont la charge d’organiser les colloques et conférences sur la question des peuples autochtones prennent bonne note et donnent la substance à la problématique !

 

Faustin Akono

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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