Concertations politiques : l’Asadho plaide pour des correctifs à l’ordonnance présidentielleMercredi 10 Juillet 2013 - 14:45 Pour cette ONG, dans sa forme actuelle, cette décision présente certaines faiblesses de nature à compromettre la tenue et la mise en œuvre effective des conclusions et recommandations de cette rencontre. Dans son communiqué du 10 juillet, l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) a noté que les termes de l’ordonnance sur les concertations nationales tendent d’une part à exclure certains Congolais, et d’autre part, à verrouiller le déroulement et le suivi de l’application des conclusions et recommandations de ces assises au profit de la Majorité présidentielle (MP). Cette conclusion a amené cette ONG à proposer certains correctifs à cette décision, afin de permettre à ces travaux de permettre au pays de repartir sur des nouvelles bases. L’Asadho a, par contre, rappelé que les concertations nationales ne devraient pas être un lieu pour les participants [la MP, l’opposition politique (OP) et la société civile (SC)] de se partager le pouvoir en recommandant la création d’un gouvernement d’union nationale. Car, selon l’Asadho, depuis 1960, tous les gouvernements constitués sur cette base ont toujours constitué d’espace de confrontation en lieu et place d’améliorer la gouvernance du pays. Pour cette ONG, ces travaux doivent produire un cahier de charges que le gouvernement devra mettre en œuvre pour le bien de tous les Congolais, particulièrement pour ceux de l’Est, qui subissent les affres de la guerre depuis 1996. Les faiblesses de l’ordonnance présidentielle L’Asadho estime, par ailleurs, que l’ordonnance présidentielle sur les concertations nationales présente certaines faiblesses de nature à compromettre la tenue et la mise en œuvre effective des conclusions et recommandations de cette rencontre. L’ONG a notamment identifié l’exclusion des rebelles congolais des concertations alors qu’ils sont parmi les acteurs de l’insécurité vécue à l’Est du pays. Elle a aussi noté une représentation pléthorique de la MP (institutions publiques nationales, présidence de la République, parlement, institutions d’appui à la démocratie, institutions provinciales, partis politiques de la majorité) alors qu’elle a déploré l’adoption du règlement intérieur par le présidium au lieu d’être présenté par le présidium et adopté par l’Assemblée plénière. L’association a également relevé que le suivi de l’application des conclusions et recommandations est confiée aux institutions (président de la République, parlement et gouvernement), vers lesquelles beaucoup des recommandations peuvent être dirigées par les participants. « Elles risquent d’être juge et partie », a souligné l’Asadho, qui a jugé important de mettre en place un comité de suivi des recommandations composé de représentants des composantes aux concertations nationales. Cette ONG, qui a noté que la nécessité, pour la nation de ne plus perdre cette occasion de repartir sur des nouvelles bases, a appelé à la révision de l’ordonnance, en l’améliorant. Elle a notamment sollicité du chef de l’Etat, de veiller à ce que les concertations nationales ne se transforment pas en un lieu de partage de pouvoir politique ou de mise en place du gouvernement d’union nationale, et que les participants à ces assises ne soient pas inquiétés ni par l’armée, la Police nationale ni les services de sécurité pour les propos tenus lors des débats. Le président de la République a aussi été appelé à s’assurer que toutes les composantes soient représentées de manière juste et équitable et à inclure les groupes rebelles au nombre de participants aux concertations nationales. L’ONG a conseillé la Plénière des concertations nationales, de veiller à ce que le règlement intérieur des travaux soit adopté par elle et non par le présidium, et de veiller à la mise en place d’un comité de suivi composé des représentants de toutes les composantes présentes aux concertations. Alors qu’au présidium, l’association a recommandé de conduire les débats de manière juste, équitable et impartiale et de veiller à ce que toutes les composantes soient représentées de manière juste et équitable. Alors que toutes les forces socio politiques (partis politiques de l’opposition, SC et groupes rebelles) ont été exhortées à collaborer avec la majorité au pouvoir pour que l’ordonnance relative aux concertations nationales soit améliorée. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo :le président de l'Asadho, Jean-Claude Katende, et Mè Josepha Pumbulu, lors de la présentation d'un rapport rédigé par cette ONG. |