9e petit déjeuner national de prière : grand moment de partage pour la classe politiqueSamedi 9 Novembre 2013 - 16:47 Les autorités congolaises, toute tendance confondue, ainsi que les diplomates et hommes d’affaires, ont participé nombreux à cet ultime moment de prière pour la RDC, placé, par certains acteurs politiques, sous le signe de la victoire militaire sur le M23. L’on était de la politique de tous les jours et des querelles intestines. En effet, les personnalités de haut rang se sont succédé à la chaire pour dire un mot sur le pays. Du vice-président honoraire de la République, Azarias Ruberwa, en passant par le représentant personnel du président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, les parlementaires et le Premier ministre Matata Ponyo; tous ont fait le déplacement du Grand hôtel Kinshasa, et ils ont même participé activement au culte à travers des témoignages, des lectures bibliques et même des chants. En effet, beaucoup garderont dans leur mémoire l’image du sénateur Moïse Nyarugabo en train de prier pour les autorités de son pays; du président de la République à la dernière autorité à occuper une parcelle de pouvoir. Mieux, ce kivutien d’origine a égrené quelques cantiques en thiluba, provoquant des applaudissements de l’auditoire visiblement conquis. Dans sa prière, Moïse Nyarugabo a insisté sur la nécessité pour les autorités congolaises de chercher l’intelligence auprès de Dieu, et non d'autres forces obscures. Mais au-delà du symbolique, il y a une thématique développée au cours de ces journées de prière placées d'ailleurs sur le thème « Le leadership selon le modèle de Jésus-Christ ». Dès le mot de circonstance d’Azarias Ruberwa, rappelant l’importance du thème pour un pays comme le Congo, quelques députés nationaux et le ministre des Infrastructures ont fait des lectures bibliques. Mais le moment fort de la cérémonie de clôture a sans douté été le témoignage de l’allemand Rudolph Dekker, et surtout le résumé de la vision nationale pour la RDC à l’horizon 2030 par le kenyan Samuel Katia. À l’image des réalités de son pays, le Kenya, ce professeur d’université a rappelé aux autorités congolaises que les grandes Nations ont d’abord eu de grandes visions. Selon lui, la RDC doit se projeter 20 à 30 ans dans le futur. Les défis importants à relever sont ainsi une vision forte, un plan stratégique pour la mettre en œuvre, un budget pour l’exécuter et enfin un système de monitoring et d’évaluation. Dans la même lancée, l’américain Ward Brehm a mis en garde contre les dangers de la désunion, de l’incompréhension, de la peur, de la rumeur et des suspicions. Tout doit ainsi concourir à la cohésion nationale, au respect des valeurs qui ont propulsé d’autres Nation. Pour Matata Ponyo, un vrai leader doit toujours laisser des traces. Le Premier ministre a insisté sur un leadership bâti sur des valeurs et la bonne gouvernance. Mais la question dépasse le cadre des autorités du pays, pour interpeller chaque congolais au plus profond de lui, a-t-il renchéri. Dans son organisation, le groupe de déjeuner de prière de la RDC est constitué de quatre sous-groupes, à savoir le sous-groupe des ministres actifs et honoraires ainsi que d’autres membres de l’exécutif ; le sous-groupe des magistrats et avocats ; le sous-groupe des hommes d’affaires et le sous-groupe des parlementaires. Chaque sous-groupe se réunit à son niveau, et la réunion d’ensemble intervient chaque fin du mois. Laurent Essolomwa |