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Diversifier l'économieSamedi 24 Septembre 2022 - 16:08 « Toutes les bonnes maximes sont dans le monde ; on ne manque qu’à les appliquer ». La pensée est de Blaise Pascal. Peut-être donc qu’en songeant à un domaine aussi essentiel que celui de l’économie ou sa diversification, dans le cas de notre pays, le Congo, nombre de théories soutenues par des politiques ou par des experts mériteraient d’être mieux exploitées qu’elles ne l’ont été jusque-là. Dans « La diversification économique en question » (1), un ouvrage sorti des presses en avril dernier, Louis Bakabadio expose longuement sur cette problématique. L’auteur, notons-le en passant, est économiste de formation. Universitaire qui n’est plus à présenter, il a aussi des entrées en politique comme conseiller spécial du président de la République en charge du dense département de l’Education, de la Recherche scientifique et de l’Innovation technologique. En 148 pages, l’homme à qui l’on doit dans sa version congolaise vulgarisée, dans les années 1980 - encore faudrait-il que nos souvenirs soient bons- le concept de développement « autocentré et autodynamique » revient quasiment sur ses pas. Pour (re)dire tout le bien qu’il pense d’une croissance économique dans laquelle le pays concerné multiplie ses sources de production de façon à ne pas rester prisonnier d’une seule matière première qui le priverait chaque fois de ses revenus quand cette dernière subit les contrecoups du marché international. L’auteur considère que les échecs enregistrés dans la structuration des économies africaines tiennent souvent à l’absence de synergie entre les piliers fondamentaux, à savoir « la gouvernance politique, l’énergie, la recherche, l’agriculture, le commerce et les transports ». Mis en symbiose, ils orienteraient, selon lui, la production nationale vers deux axes majeurs: « la production intérieure », destinée à la satisfaction des besoins internes, et « la production d’exportations », orientée vers les marchés extérieurs. Louis Bakabadio invite à repenser le rôle de l’Etat comme socle du développement économique. Celui-ci étant l’instrument par excellence de la souveraineté. « Parce qu’il n’y a pas de diversification de l’économie sans sortie des dépendances. Sortir des dépendances, c’est affirmer d’abord le principe de la souveraineté : souveraineté politique, souveraineté monétaire, souveraineté scientifique et technologique, souveraineté agricole, souveraineté culturelle », postule-t-il. En un mot, il invoque pour le Congo « la reconfiguration du rôle de l’Etat » afin qu’il se réarme comme l’agent régulateur devant les « insuffisances et les incohérences de la globalisation ». Sans prétendre être exhaustif dans la recension de cet ouvrage abondamment bibliographié, disons qu’il aide à comprendre de nombreux enjeux en matière de diversification économique et en même temps, met en lumière les faiblesses des modèles choisis par les pays en développement pour leur émancipation. Pourtant, et c’est ce que pense l’auteur de « La diversification économique en question », ce ne sont pas les atouts qui manquent. Bien au contraire, à côté de ressources naturelles immenses, l’Afrique et le Congo gagneraient à libérer les énergies et les compétences dont ils regorgent. La question de l’homme toujours, pourrait-on dire !
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