Déconcentration/Décentralisation : les grands enjeux de la gestion des communautés urbaines évoqués à Owando

Samedi 22 Mars 2014 - 17:52

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À l’initiative de la préfecture du département de la Cuvette, environ une soixantaine de sous-préfets, administrateurs maires et  secrétaires généraux  de cette préfecture et celle, voisine, de la Sangha, ont participé, du 20 au 22 mars, à un atelier de renforcement des capacités sur la gestion de leurs entités administratives. 

Bien au-delà du rappel des notions et pratiques usuelles, ces assises, enrichies de brillantes contributions d’éminents spécialistes issus de la haute administration et de l’université, ont tenté de mettre les gestionnaires des communautés urbaines sur l’orbite du développement tel que préconisé par le Congo. « À grands besoins, nouveaux défis », peut-on dire au regard des grands enjeux que suscite actuellement la gestion des entités déconcentrées et décentralisées, notamment les communautés urbaines dont certaines sont appelées à être érigées en communes de plein exercice dans quelques années.

Doublée du développement industriel imminent, de la pression démographique remarquée et de l’injection d’importants moyens financiers par l’État, la conjoncture dans ces localités, à mi-chemin entre ruralité et modernité, exige des gestionnaires aguerris et avisés. D’où, l’intérêt de cette rencontre dont l’objet précisé par le préfet de la Cuvette, Cébert Ibocko Onanga, a été de favoriser « une bonne maîtrise des problèmes d’urbanisme, d’assainissement et gestion des déchets et de la gestion financière ».

Dans cet esprit, au cours des trois journées de travaux, le thème général « renforcement des capacités des administrateurs maires sur la gestion des questions d’urbanisation et d’assainissement des communautés urbaines de la Cuvette et de la Sangha » a été disséqué en plusieurs modules.

« Le nerf de la guerre… » au centre des exposés

Entre autres, l’impact des opérations d’assainissement dans les communautés urbaines, présenté par Alphonse Oko, maître assistant à l’Université Marien-Ngouabi ; la collecte, le traitement et l’évacuation des ordures ménagères dans une communauté urbaine présenté par le directeur départemental de l’environnement de la Cuvette, Marcel Mandzokona ; l’articulation entre les différentes circonscriptions administratives : cas du district et de la Communauté urbaine, par le préfet inspecteur général de l’Administration du territoire Gaston Ololo.

Par ailleurs, le directeur général de l’Urbanisme, Jean Jacques Youlou a édifié les participants sur les notions d’urbanisme et de l’habitat alors que le conseiller chargé du programme santé et environnement à l’OMS, Jean de Dieu Konongo Babakas a présenté les avantages du concept « Ville-village Santé ».L’un des sous-thèmes, « Engagement et justification des crédits d’assainissement alloués à la communauté urbaine », a été coprésenté par deux directeurs départementaux en charge, respectivement, du budget de l’État dans la Cuvette et du contrôle budgétaire dans la Sangha, Constant Aya et Backer Bongouambé Malobo, illustrait, par l’intérêt qu’il a suscité parmi les participants, que l’argent demeure le nerf de la guerre.

Ce thème a, en effet, montré à l’opinion que depuis que le gouvernement congolais s’est engagé à mettre à la disposition de chaque communauté urbaine, des crédits mensuels de 20 millions FCFA destinés à l’entretien des voiries et à l’assainissement, des confusions de rôles, conflits de compétence et autres errements ont été constatés ici et là, mettant parfois à mal le fonctionnement normal des entités administratives.

Les maires doivent rendre compte aux sous-préfets

Des comportements qui ont été stigmatisés par les préfets Gaston Ololo, Adolphe Élemba et Pierre Cébert Ibocko Onangha. « La communauté urbaine ne peut pas créer une taxe, elle peut en faciliter le recouvrement. L’administrateur maire ne peut travailler seul, l’assainissement doit être géré avec le secrétaire général qui dirige les services habilités. L’administrateur maire ne pas être à la fois ordonnateur et comptable, etc. », rappelait notamment le préfet inspecteur général de l’administration du territoire, selon qui les administrateurs maires doivent travailler sous l’autorité des sous-préfets à qui ils doivent rendre compte. 

Même si aucune recommandation n’est ressortie dans le communiqué final des travaux, il est apparu à travers les interventions et réactions enregistrées que les participants ont tiré de précieux enseignements de ces débats d’Owando. « Il nous faut des comptables qualifiés, capables de tenir une bonne comptabilité et les documents y afférents, parce qu’il faut bien une séparation des fonctions », a réagi l’administrateur maire de la communauté urbaine de Mossaka, Émile Aurélien Bongouandé.

Les séminaristes se sont séparés sur une promesse de se retrouver en fin d’année dans la Sangha où sera organisée une conférence d’évaluation des acquis de leur atelier.

Thierry Noungou