Afrique du Nord : dans son rapport 2013, la BAD prône le renforcement de la résilience et l'intégration régionaleLundi 22 Juillet 2013 - 12:45 La Banque africaine de développement (BAD) appelle les économies d'Afrique du Nord à renforcer leur résilience face aux crises qui pourraient menacer leur stabilité économique et sociale et à se concentrer sur un développement inclusif, en réponse aux difficultés socio-économiques qui ont déstabilisé la région En identifiant les options qui s’offrent aux leaders politiques, le rapport offre un cadre novateur de croissance résiliente permettant de mesurer l’impact des crises récentes (crise alimentaire, crise financière, crise de la dette dans la zone euro, printemps arabe) et d’évaluer, par un examen critique, les interventions des gouvernements visant à en réduire au maximum les effets, souligne la BAD pour présenter du document. La vulnérabilité face à une crise est le produit de facteurs structurel ou induits, et l’aptitude à y faire face dépend, en grande partie, de sa capacité d’adaptation, explique la BAD. Analysant les récentes crises, le rapport souligne la lenteur des réponses apportées par les gouvernements d’Afrique du Nord à la crise alimentaire de 2007, et un mauvais ciblage des populations les plus durement touchées par la flambée des prix des produits alimentaires. Par ailleurs, les mesures prises n’ont pu être facilement levées une fois que les prix ont commencé à baisser. Les vulnérabilités induites ont été renforcées durant la période de crise alimentaire mondiale. Si les pays d’Afrique du Nord ont assez bien résisté au plan macroéconomique à la crise financière, celle-ci a cependant eu des effets néfastes au plan microéconomique, notamment pour les PME, le secteur informel et les ménages les plus démunis. Le Printemps arabe de 2011 a contraint les gouvernements de ces pays à se montrer plus attentifs aux besoins des plus démunis et des chômeurs, mais les politiques budgétaires ont continué à bénéficier aux plus nantis, accentuant ainsi les inégalités et les vulnérabilités induites. Le rapport formule des recommandations visant à promouvoir la croissance résiliente à court et moyen terme. Pour renforcer la capacité d'adaptation, les pays doivent faire preuve de retenue en matière monétaire et budgétaire, réviser les politiques et programmes sociaux afin de cibler les ménages les plus démunis et vulnérables, réformer les systèmes éducatifs, aider les institutions étatiques à restaurer la confiance et l’inclusion. Pour réduire la vulnérabilité systémique, il est préconisé de diversifier les partenaires commerciaux et financiers, d’investir dans l'agriculture et les sources d’énergie alternatives, et de favoriser le développement des PME locales. Pour développer les moteurs de la croissance et que celle-ci soit plus largement répartie, le rapport défend le maintien de la libéralisation du commerce et de privatisation, tout en veillant à prendre les mesures à même d’atténuer les risques associés à l’intégration mondiale ; d’abolir les barrières juridiques et réglementaires qui entravent la croissance et l’innovation du secteur privé et de l’emploi ; de promouvoir la diversification sectorielle en vue de favoriser une croissance économique à grande échelle. Le rapport se concentre sur deux thèmes, au cœur du renforcement de la croissance résilience en Afrique du Nord : la consolidation de la sécurité alimentaire et la promotion de l’intégration régionale. Noël Ndong |