Changement climatique/Covid-19 : le G20 de Venise acte la tarification du carboneMardi 13 Juillet 2021 - 12:15 Les questions sur la manière de financer les efforts de lutte contre le changement climatique et les impacts économiques du réchauffement climatique ont dominé la Conférence internationale de Venise sur le climat. Les ministres des Finances du G20 ont entériné l'accord de l'OCDE sur la réforme de la fiscalité des multinationales. Inquiets des variants de la Covid-19, ils ont promis de continuer à soutenir leurs économies et ont acté la tarification du carbone pour lutter contre le réchauffement climatique. La directrice du Fonds monétaire international(FMI), Kristalina Georgieva a plaidé pour la création d’un prix minimum pour les émissions de dioxyde de carbone (CO2), une mesure qui serait plus efficace que l’hypothèse évoquée par la Commission européenne, d’adopter des mécanismes de correction des prix pour les émissions aux frontières, selon elle. Pour le ministre italien de l’Économie, Daniele Franco, les entretiens qui se sont déroulés entre les ministres des Finances et les gouverneurs de ce G20 « jettent les bases d’une action internationale forte [et] d’un succès », lors de la conférence COP26 en novembre. « La réforme de la fiscalité internationale est actée et il n'y a plus de retour en arrière possible. Nous mettons fin à des décennies de course au moins-disant fiscal, totalement inefficace, et les géants du numérique paieront désormais leur juste part d'impôt », a déclaré le ministre français des Finances , Bruno Le Maire. Certains détails techniques seront abordés d’ici la réunion des ministres du G20, d’octobre à Washington. L'objectif principal est de rendre cette réforme opérationnelle dès 2023. En revanche, la secrétaire au Trésor américain, Janet Yellen, a appelé l'Union européenne à reconsidérer son projet de taxe numérique. La question des variants Sur le plan de l'économie mondiale, les ministres n’ont pas dissimulé leurs inquiétudes sur les dernières évolutions de la crise de la Covid-19. Dans leur communiqué final, ils soulignent que la reprise « reste exposée à des risques baissiers, en particulier la propagation de nouveaux variants de Covid-19 et les différents rythmes de vaccination» dans le monde. « Les prévisions économiques sont très bonnes pour les économies du G20, et le seul obstacle sur la voie d'un rebond économique solide et rapide est le risque d'une nouvelle vague » épidémique, a indiqué Bruno Le Maire. La page de la crise n’est donc pas encore tournée, constatent les argentiers du G20. L’Afrique au centre des préoccupations du G20 L’Afrique étant au centre des préoccupations sur le plan sanitaire et économique, les ministres ont accordé l’augmentation du capital à hauteur de 650 milliards de dollars en Droits de tirage spéciaux(DTS) du FMI. Elle devrait être effective d'ici août. A charge pour les pays riches qui n'ont pas besoin de leurs propres allocations de les reprêter aux pays pauvres pour les aider dans leur lutte contre la Covid-19. « Nous appelons le FMI à présenter rapidement des options concrètes permettant aux pays de canaliser volontairement une part de leurs DTS alloués pour aider les pays vulnérables à financer des reprises économiques et des dépenses liées à la santé plus résilientes, inclusives et durables, par exemple par la création d'un nouveau fonds fiduciaire », indiquent les ministres qui souhaitent mobiliser 100 milliards de dollars pour le continent africain. La tarification du carbone comme outil Concernant le climat, « la lutte contre le changement climatique et la perte de biodiversité et la promotion de la protection de l'environnement restent des priorités urgentes », notent ces ministres. Pour la première fois de l'histoire du G20, le communiqué final mentionne le prix du carbone comme un outil possible. La tarification du carbone étant considérée depuis, comme un des moyens les plus efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Bruno Le Maire a défendu l'idée d'un « prix plancher » du carbone pour contourner l'obstacle politique de la mise en place d'un prix unique et global. Lors de la réunion de juin, les participants se sont concentrés sur le rôle des banques multilatérales de développement dans le soutien aux efforts de transition climatique dans les pays du Sud, les opportunités d'investissement vert et les informations financières liées au climat. La conférence de Venise était l'une des dernières occasions d'influencer l'ordre du jour de la 26e conférence des parties des Nations unies sur le changement climatique , prévue en octobre et novembre en Écosse. Noël Ndong Notification:Non |