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La Guadeloupe fête son héritage africain

Lundi 10 Mars 2014 - 0:28

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La Guadeloupe, comme la plupart des départements d’outre-mer de la France, à l’instar de la Martinique et la Réunion, traîne une réputation de métissage pas toujours aisée à assumer du fait peut-être de la diversité des origines de sa population dont les racines partiraient d’Afrique, mais aussi d’Inde pour atterrir en France. Et c’est peut-être cette éternelle et inlassable quête des origines qui l’a poussée à organiser la dixième édition de l’événement culturel « Le mois de l’Afrique 2014 », qui s’est déroulé sur l’île du 7 février au 1er mars.

Cet héritage africain a été célébré en musiques, danses, conférences, théâtres et contes dans plusieurs sites : Pointe-à-Pitre, Sainte-Anne, Les Abymes, Le Bouchu, Gourbeyre, Le Lamentin, Petit-Bourg et Baie-Mahault, Gosier, Capesterre, sur le thème : « Héritage, célébrons ensemble notre héritage ». Après l’Éthiopie et l’Égypte, ce fut donc bien au tour de la Guadeloupe de célébrer cette grand-messe sur l’Afrique sous la coordination de l’association Racines de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe.

Le mois de l’Afrique, qui a connu la participation active de plus d’une vingtaine d’associations, le soutien de la Région Guadeloupe, du rectorat et de plusieurs autres institutions s’est porté sur trois axes d’intérêt, à savoir culture-histoire, santé-agriculture et sciences-techniques.

Le volet culturel à travers le cinéma a mis en exergue quatre films qui ont suscité des débats et des discussions : Bal Poussière d’Henri Duparc, avec l’excellent acteur Bakary Bamba ; Wariko, le gros lot de Fadika-Kramo-Lancine ; En attendant le vote de Missa Hébié ; et Kodou d’Ababacar Samb Makharam. Les expositions Les Pépites noires, Les Sciences et Techniques héritées de l’Afrique ont également attiré l’attention des nombreux festivaliers qui ont largement apprécié l’aspect instructif notamment des conférences, dont un colloque sur les réparations de la traite, de l’esclavage et de la colonisation, un éclairage sur les retombées politiques, économiques, financières et sociales pour les afro-descendants, qui a connu la participation active de représentants de l’Union africaine, des pays de la Caraïbe et des États-Unis.

D’autres expositions ont permis que ce département français vive pleinement son héritage africain, parmi lesquelles L’Afrique, berceau de l’humanité et des mathématiques ; Le Ngoma, ancêtre des tambours aux Amériques ? ; Cheikh Anta Diop, l’émancipateur de l’Afrique ; Les Pois hérités de l’Afrique, enjeu sanitaire et économique pour la Guadeloupe ; Les Origines africaines de la langue guadeloupéenne.

Le mois de février a ainsi permis d’aborder autant de sujets et encore plus qui ont amené à mieux appréhender la diversité culturelle et évacuer la question de crise identitaire encore attachée à la Guadeloupe, dont près de 80% des populations méconnaissent l’Afrique et continuent à chercher des repères. En 2006, un rapport de l’Insee situait à environ 680 les Africains installés en Guadeloupe. Le mouvement migratoire n’étant pas particulièrement important, il faut espérer que ce rendez-vous festif aura mis en exergue une vocation utile de plus grand rapprochement et la richesse incontestable du « multi-enracinement ».

Ferréol-Constant-Patrick Gassackys

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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