Interview. Lionel Samba : " Mon objectif est d’évoluer et de me stabiliser en première division"

Jeudi 19 Mai 2022 - 13:15

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Champion de deuxième division albanaise et de première division U21, Lionel Samba revient sur sa prolifique saison, son parcours et ses aspirations à la sélection congolaise. Entretien.

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : Bonjour Lionel. Double félicitation puisque cette saison tu es deux fois champion, avec l’équipe une et avec les U21.

Lionel Samba (L.S.) : Merci. Oui, effectivement, en plus du titre de deuxième division avec l’équipe première du Bylis Ballsh, j’ai disputé, comme d’autres co-équipiers, à la demande du président, le sacre de l’équipe U21, puisqu’il était permis d’aligner quelques éléments de plus de 21 ans (Ndlr : il a 23 ans).

L.D.B. : Lionel, les suiveurs passionnés du football congolais te connaissent, mais pas le grand public. Peux-tu nous raconter ton parcours ?

L.S. : Je suis né à Brazzaville, où j’ai vécu jusqu’à 6 ans et où j’ai touché mes premiers ballons au quartier Diata. En France, j’ai commencé le foot dans la banlieue nancéienne. Ça a commencé à devenir plus sérieux en U17 Nationaux à Epinal où l’on dispute les play-offs, c’était d’ailleurs la première fois qu’un club amateur accédait à ce niveau.

J’y suis resté une saison, puis après des essais à Dijon et Toulouse, je suis arrivé à Créteil, en U19. J’y ai fait quelques entraînements avec la réserve, en N3, mais je voulais absolument jouer en équipe première, donc je suis allé tenter ma chance à l’étranger.

J’ai rejoint le club roumain du Foresta Suceava, mais l’entraîneur, Selim Benachour, l’ancien joueur du Paris Saint Germain, ne comptait pas sur moi, donc je suis parti en Bulgarie où j’ai franchi les paliers jusqu’au coup d’arrêt du covid-19 (Ndlr : après le Sevlievo en 3e division, il a joué quatre matches de 2e division avec le Spartak Varna).

Retour à la case départ, en France, avant de repartir en Albanie, au Bylis Ballsh en janvier 2021. Le club jouait le maintien en première division et moi j’arrivai après une demi-saison sans club. Après quelques matches sur le banc, j’ai été prêté au FK Turbina en deuxième division avec lequel j’ai retrouvé des sensations (onze matches joués). Puis je suis revenu au Bylis Ballsh pour cette saison maîtrisée de bout en bout.

A titre personnel, j’ai davantage joué lors de la seconde partie de saison (Ndlr : vingt et un matches joués, douze titularisations, dont dix en 2022). Dès que j’ai eu l’opportunité, je l’ai saisie et j’ai gagné ma place dans l’équipe. J’ai aussi marqué un but important (victoire 1-0 le 12 février contre Pogradeci), puisqu’on termine la saison avec deux points d’avance sur le second.

L.D.B. : Comment expliquer ce parcours peu linéaire ? Qu’est ce qui fait que la pièce ne tombe pas du bon côté ?

L.S. : Parfois, c’est un manque de réussite, parfois, on fait les mauvais choix. Lors d’un essai à Dijon, j’ai eu des problèmes de dentition qui ont joué sur mes adducteurs. J’étais diminué et on ne m’a pas fait signer. A Toulouse, lors d’un autre essai qui était jusqu’alors concluant, je commets une grosse erreur de concentration sur un des derniers matches de préparation et ils ne me gardent pas. Ça se joue à des détails.

L.D.B. : Est-ce que le parcours d’un Gaïus Makouta, passé par la 4e division grecque et l’Irlande qui est désormais international et qui joue à Boavista peut être une source de motivation pour toi ?

L.S. : Bien sûr, ça démontre qu’il ne faut pas baisser les bras. En plus, il est passé par Créteil, comme moi. Je ne le connais pas personnellement, mais on a un ami commun. Je sais qu’il a travaillé à l’usine et qu’à un moment il a songé à arrêter. Mais il est parti tenter sa chance à l’étranger, il a travaillé dur pour y arriver. Oui, c’est un parcours inspirant. La chance sourit aux audacieux, et parfois, il faut prendre des chemins de traverse pour s’accomplir.

L.D.B. : Comment imagines-tu la saison prochaine ?

L.S. : Je suis serein. Mon club revient en première division et mon objectif est d’évoluer et de me stabiliser en première division. Donc je me projette avec le Bylis Ballsh, où on me fait confiance, plutôt que de repartir de zéro ailleurs.

L.D.B. : Sur ta fiche technique, on peut lire : défenseur central, droitier, 1m 83. Peux-tu nous en dire plus sur ton profil technique ?

L.S. : Je suis fort dans les duels, assez rugueux, très rapide. J’essaie d’anticiper, de bien relancer et de jouer simple, sans me prendre pour un autre. Avec ma taille, je ne suis pas un « grand » défenseur, type Golgoth, en revanche, j’ai une bonne détente et un bon timing.

L.D.B. : Pour toi qui as effectué tes premiers pas et touché tes premiers ballons dans les rues du quartier Diata, à Brazzaville, les Diables rouges sont un objectif avoué ?

L.S. : Bien sûr. Je suis un enfant de Brazzaville, le football est mon métier et je travaille dur pour me rapprocher de la sélection nationale. Il me reste du chemin à parcourir, du travail à fournir, mais c’est dans un coin de ma tête. Et le jour où le sélectionneur m’appellera, ça sera une fierté de jouer pour mon pays et de revenir au stade Massamba-Débat comme joueur. Très jeune, mes oncles m’y emmenaient voir des matches. Quel honneur ça serait pour moi !

Propos recueillis par Camille Delourme

Légendes et crédits photo : 

Lionel Samba lors des célébrations du titre de champion du Bylis Ballsh / DR

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