Crise politique en RDC : la VSV exhorte au respect de la Constitution et à un large consensus

Jeudi 24 Novembre 2016 - 16:55

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Pour cette ONG, ce geste de la part du chef de l’État permettra la prévention des violations massives des droits de l’Homme ainsi que des élections paisibles et apaisées.

 

Dans un point de presse tenu le 24 novembre à son nouveau siège, rue Bongandanga, dans la commune de Kasa-Vubu par son directeur exécutif Rostin Manketa Nkuahata, la Voix des sans-voix pour les droits de l’Homme (VSV) a invité le chef de l’État, Joseph Kabila, à prévenir les violations massives des droits de l’Homme. Cette ONG attend du président de la République « d’œuvrer pour le respect effectif de la Constitution et un large consensus pour les élections crédibles et apaisées ».

Faisant le tour d’horizon de l’actualité dans le pays, la VSV a alerté dans sa communication que si la situation politique en RDC restait dans son état actuel, elle va indubitablement conduire à des violations massives des droits de l’homme avant et après le 19 décembre 2016 et plongera le pays dans un chaos aux conséquences énormes. Il s’agit, selon l’ONG, de la dictature, avec la restriction de l’espace politique et la confiscation des libertés publiques actuellement observées à Kinshasa et dans d’autres villes de la RDC. « En vue de prévenir cet état des choses, la VSV attire pour la énième fois l’attention de tous les acteurs politiques de la majorité au pouvoir d’œuvrer réellement pour la paix et la concorde nationale dans leurs discours », a souligné cette ONG.

Remise en question de l’héritage de Sun City

Dans une lecture faite de la dernière adresse du chef de l’État à la Nation, la VSV a dit constater le durcissement du ton vis-à-vis de l’opposition politique et de la communauté internationale. Cette association a aussi noté, s’agissant du bilan des quinze ans du pouvoir de Joseph Kabila à la tête de la RDC, que ce dernier a, à ses premières années, travaillé effectivement pour la stabilité du pays. Mais la VSV regrette qu’à ce jour, le président de la République soit en train de remettre lui-même cet héritage en question, à travers entre autres le durcissement de ton dont l’ONG a fait allusion. « Quoique le Rassemblement des forces politiques et sociales dise avec ses nombreux préalables concernant un  dialogue plus inclusif, il appartenait et il appartient au président de la République de poursuivre les efforts pour le dialogue et non de proférer des menaces », a rappelé cette ONG pour qui le chef de l’État et les autres animateurs des institutions de la République, la Cénie y comprise, devraient être plus demandeurs du dialogue plus inclusif et d’un large consensus pour n’avoir pas pu organiser ou faciliter l’organisation des élections dans le délai constitutionnel. Aussi l’ONG soutient-elle la démarche de la Conférence nationale épiscopale du Congo (Cénco) pour un dialogue inclusif. Elle invite, à cet effet, les autorités congolaises à saisir cette occasion afin de parvenir à un large consensus pour l’organisation des élections réellement apaisées et crédibles qui épargneraient la RDC des violations massives des droits de l’Homme.

Nomination de Samy Badibanga, le problème est resté intact

Pour la VSV, la récente nomination de Samy Badibanga au poste de Premier ministre n’apportera aucune solution à la crise actuelle en RDC,  les positions des uns et des autres demeurent en l’état actuel. À en croire cette ONG, la solution à la crise en RDC devra nécessairement passer par la prise en compte des critères objectifs et non des offres des postes juteux au gouvernement, dans les entreprises et les établissements publics. « Il est plus que temps de tenir compte et de l’accord politique de la Cité de l’Union africaine (UA) et de la feuille de route du Rassemblement en amendant les deux documents sur les points qui fâchent ou qui énervent la Constitution du pays », a conseillé la VSV qui note que contrairement à ce qu’a dit le chef de l’État, la Constitution du pays n’a jamais été respectée dans toutes ses dispositions et risque de ne pas être totalement respectée si après le 19 décembre 2016, le président de la République restait en fonction sur la base du seul accord de la cité de l’UA.

La VSV a également appelé le Rassemblement à être à l’écoute des autres, y compris du président de la République et sa famille politique « en mettant un peu d’eau dans son vin et en évitant de donner l’impression d’être à la base du blocage éloignant ainsi toute perspective de parvenir à un large consensus conformément à la démarche de la Cénco ». L’ONG a également dénoncé la confiscation par le pouvoir des libertés publiques et la coupure prolongée du signal de Radio France international (RFI).

Après cette lecture, la VSV exhorte le chef de l’État à respecter et à faire respecter la Constitution dans toutes ses dispositions, à lever l’interdiction illégale des manifestations publiques au risque d’accroître les frustrations susceptibles d’exploser un jour, de décrisper effectivement le climat politique, en libérant tous les prisonniers politiques et d’opinion et à rétablir le signal de RFI.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le directeur exécutif de la VSV, Rostin Manketa, et la directrice adjointe, Laurette Misenga, lors du point de presse /photo Adiac

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