Enseignement technique et professionnel : un déficit de plus de 1000 enseignants pour couvrir tout le pays

 La question a été plusieurs fois évoquée au cours de  la tournée que vient d’effectuer le ministre de l’Enseignement technique, professionnel, de la Formation qualifiante et de l’Emploi, Serge Blaise Zoniaba, du 4 au 7 mars dans les départements des Plateaux et de la Cuvette-Ouest. Partout où il est passé, alors qu’il visitait les structures et entretenait son personnel, il a constaté que les maux qui minent ce sous-secteur sont restés les mêmes. On cite : le manque d’enseignants qualifiés, de plateaux techniques appropriés et le cas des établissements scolaires logés dans des sites d'emprunt.  

À Gamboma par exemple, le Collège d’enseignement technique squate  le site de l’Église évangélique du Congo où, par ailleurs, une érosion risque bientôt d’emporter les deux salles de classe qui existent. Ici toujours, il manque des enseignants qualifiés dans plusieurs matières. Pourtant, "L’école a bien son propre terrain mais l’entrepreneur qui doit exécuter les travaux de construction de cet établissement scolaire a abandonné son chantier depuis bientôt 5 ans  si bien que les élèves admis au Brevet sont obligés de poursuivre leurs études au Lycée général par manque de lycée technique" expliquent les autorités locales. 

Le même constat est fait à Djambala et Lékana : manque des enseignants dans plusieurs filières. Les rares qui exercent sont pour la majorité des vacataires et n’ont pas le niveau requis. À Djambala, le lycée technique est en cours de construction. En attendant, le collège et le lycée partagent les mêmes bâtiments. À Lékana, le collège d’enseignement technique est dans un état de délabrement très avancé. Pas d’internat, pas d’enseignant qualifié et ceux qui tiennent cet établissement sont pour la plupart d'anciens élèves et n’ont pas le niveau requis. S'y ajoute l'éternel problème de manque de tables bancs.

Dans le département de la Cuvette-Ouest, Serge Blaise Zoniaba a visité le complexe agropastoral d’Ewo. Le ministre s’est également rendu au Centre d’enseignement, de formation et d’apprentissage d’Ewo (CEFA), le collège d’enseignement technique féminin d’Ewo et le collège d’enseignement technique agricole d’Okoyo. Par manque de structures, le complexe agropastoral d’Ewo abrite le lycée et le collège. Le nouveau Lycée technique agricole d’Ewo est encore en construction et les travaux devraient prendre fin bientôt comme ceux du Centre d’enseignement, de formation et d’apprentissage. Le ministre s’est réjoui de la production agricole des élèves du Lycée technique agricole d’Ewo dont il a découvert le potager qui fournit déjà des légumes pour nourrir la population locale. À Ewo comme à Okoyo, les problèmes sont les mêmes que ceux identifiés dans les Plateaux avec, en prime, le manque d'ateliers.

Serge Blaise Zoniaba a promis que ces maux trouveront des solutions, cette année, avec le budget d’investissement. À son personnel, il a lancé un appel à protéger le patrimoine de l’État et à s’investir. « Nous sommes en train de mettre en place un dispositif qui consiste à recruter à l’enseignement technique que des enseignants qui ont une qualification. Non pas pour combler des vides, car il va falloir affronter demain le monde de l’emploi. J’ai aussi profité de ce contact direct avec mes collaborateurs pour leur dire de lutter contre les antivaleurs à l’école et de protéger le patrimoine scolaire. L’Etat est en train de faire un grand effort pour améliorer la qualité des infrastructures et doter les établissements scolaires des plateaux techniques adéquats. Il ne faudrait pas que demain ces mêmes équipements se retrouvent vandalisés », a conclu le ministre.