La ceinture cacaoyère sous la menace d’une hausse des températures

Mercredi 19 Février 2025 - 14:45

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En Afrique, le cacao est principalement produit dans les sous-régions de l’Ouest et du c+entre.

 

Ces deux sous-régions doivent faire face à une menace commune : le changement climatique. Au Ghana, en Côte d’Ivoire, au Nigeria et au Cameroun, la durabilité de la culture de cacao est de plus en plus menacée par des périodes plus intenses de chaleur, indique le centre de recherche indépendant Climate Central, dans son rapport « Climate change is heating up West Africa's cocoa belt ».   L’organisation se base sur des données collectées entre 2015 et 2024 dans 44 zones de production de l’or brun.  Dans ses conclusions, on peut lire que le changement climatique a provoqué une période de six semaines de jours avec des températures au-dessus de 32°C dans 70% des zones de production de cacao dans les nations concernées durant l’année 2024. Cette température dépasse déjà la moyenne maximale quotidienne tolérable comprise entre 30°C et 32°C et implique pour les arbres plus de stress hydrique, une perturbation du développement des fleurs et, par extension, des rendements plus faibles.

Comprise entre octobre et mars et comptant pour 60 et 80 % de la taille globale de la récolte selon les pays, cette période cruciale a connu plus de jours de chaleur extrême dans 87 % des zones étudiées. Dans les détails, les auteurs notent qu’il y a maintenant au moins trois semaines de plus par an où la température dépasse 32°C en Côte d'Ivoire et au Ghana. Au Cameroun, la hausse est d'un peu plus de deux semaines par an alors qu’elle est seulement d’une semaine par an au Nigeria. Climate Central rappelle que la hausse de la température n’est qu’une des nombreuses manifestations du changement climatique au niveau de la ceinture cacaoyère qui fournit 70 % de l’offre mondiale. Hormis la hausse des températures, le cabinet pointe également du doigt des précipitations irrégulières qui perturbent la floraison ainsi que les fortes pluies qui induisent un excès d’humidité et favorisent des maladies comme la pourriture brune des cabosses.

En 2024, les fortes chaleurs liées au phénomène climatique El Niño, combinées aux maladies des cacaoyers ainsi qu’à l’exploitation minière illégale dans plusieurs zones de la ceinture ont conduit à une forte chute de la production et au plus important déficit en fèves sur le marché mondial en 60 ans. Cette situation a fait flamber les prix avec comme point d’orgue un record de 12 500 $ la tonne le 18 décembre dernier à New York. Pour la nouvelle campagne 2024/2025, les inquiétudes sur le climat persistent. Avec le manque de pluies dans plusieurs régions productrices en Côte d’Ivoire, certains craignent déjà une récolte intermédiaire plus faible d’avril à septembre prochain.  

Noël Ndong

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