Pêche illégale et surpêche : My Esperanza de Greenpeace et la mise en place d’un système régional de gestion des pêcheries en Afrique de l’OuestMardi 21 Mars 2017 - 14:05 Nommé My Esperanza, le navire de Greenpeace mène une longue expédition dans les eaux des Etats de l’Afrique de l’Ouest, a-t-on appris. My Esperanza est un navire de Greenpeace qui a été amarré récemment au port de Praia, au Cap-Vert. Il est programmé pour une expédition devant durer 11 semaines dans les eaux du Cap-Vert, de la Mauritanie, Guinée-Bissau, Guinée, Sierra Leone et le Sénégal, pour une campagne de sensibilisation sur l’état actuel des pêcheries à travers des rencontres politiques, la mobilisation des communautés et des consultations avec des scientifiques des Etats précités. Intitulée « Tournée de l’espoir », cette tournée sera l’occasion pour ces pays ouest africains de se faire entendre à travers la planète, sur la prestation de leurs ressources marines. A travers son déploiement en Afrique de l’Ouest, « Greenpeace réitère juste son engagement à collaborer avec les communautés locales et les gouvernements africains dans une recherche de solutions aux problèmes de la surpêche et de la pêche illégale qui minent la région depuis des décennies », a déclaré la directrice exécutive de Greenpeace Afrique, Njeri Kabeberi. La surpêche et la pêche illégale dans les eaux ouest africaines constituent une menace pour la sécurité alimentaire, les stocks de poissons et la santé des océans. Les eaux ouest africaines sont parmi les plus riches au monde. Des millions de de personnes et de communautés locales en dépendent pour leur survie et sécurité alimentaire. La population ouest africaine croît à une vitesse galopante. Les stocks de poissons quant à eux diminuent drastiquement en raison de la pêche, du changement climatique, de la pollution et de la destruction des habitats critiques. Cette situation est exacerbée par l'absence d'une gestion efficace des pêcheries, des activités de pêche illégales, non réglementées et non déclarées (pêche INN) et par la faiblesse des systèmes de surveillance dans la plupart des pays de la région. Pour Ibrahima Cissé, responsable de la campagne Océans pour Greenpeace Afrique, « la surpêche et la pêche illégale dans les eaux ouest africaines constituent une menace pour la sécurité alimentaire, les stocks de poissons et la santé des océans. La collaboration entre les États doit impérativement être renforcée pour soutenir une approche régionale de la gestion des pêcheries en Afrique de l'Ouest ». Greenpeace vient de documenter et d’exposer comment des flottes étrangères et des navires pratiquant des activités illégales se sont rués en Afrique de l’Ouest ces dernières 15 années, après avoir surexploité les stocks de poissons dans leurs eaux. Il s’agit, entre autres, des flottes chinoise, russe et européenne. Leurs activités compromettent et continuent de compromettre la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des communautés côtières qui dépendent en grande partie de la pêche artisanale. A cela, s’ajoute la croissance rapide de la capacité de pêche artisanale et industrielle, dépourvue jusque-là de réglementation et de planification. Ibrahima Cissé invite les Etats ouest africains à « travailler ensemble comme une seule entité pour protéger leurs eaux. Une gestion commune et durable des ressources, en particulier des petits pélagiques, est la première étape pour garantir un stock de poissons pour les générations présentes et futures ». My Esperanza compte travailler en étroite collaboration avec les autorités locales sur l’urgence de la mise en place d’un système régional de gestion des pêcheries en Afrique de l’Ouest lors de son expédition. Noël Ndong Notification:Non |