Opinion
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Du côté de DamasSamedi 14 Décembre 2024 - 18:00 Une offensive éclair de ses opposants les plus farouches a eu raison du régime de Bachar Al-Assad, accueilli par les autorités russes à Moscou, le 8 décembre, au moment où tombait la capitale syrienne aux mains des nouveaux maîtres du pays. Président de la Syrie depuis la disparition de son père, Afez Al-Assad, en 2000, le fils du « lion » vivait cerné par de nombreux ennemis qui n’avaient pas cessé de parier sur sa chute. Dans le cycle des révolutions qui secouèrent bon nombre de pays arabes en 2010-2011, la Syrie subit aussi sa part de violences atroces desquelles elle sortit exsangue. S’en était-elle réellement sortie ? La réalité est que ce pays n’avait plus les moyens ni de se rebâtir ni de se réconcilier avec lui-même, ses enfants jetés sur les routes de l’exil ont pour certains payé de leurs vies la périlleuse traversée de la Méditerranée à la recherche d’un abri sûr. Pour lui assurer son soutien, la Russie avait en quelque sorte fait le sale boulot en usant de sa puissance de feu pour chasser les rebelles lancés contre Damas dans la période précédant le déclenchement du conflit avec l’Ukraine en février 2022. Aujourd’hui, les observateurs sont unanimes pour dire que cet appui de Moscou, certes déterminant, avait ses limites au regard du sombre tableau peint plus haut : la Syrie n’était plus un Etat en mesure d’assurer sa propre défense. On peut ajouter à ces problèmes internes le voisinage conflictuel dans lequel baignent les régimes du Proche-Orient, et à quelque chose près, comprendre que le pouvoir de l’ex-président de Syrie était condamné. Entre autres signal, les frappes incessantes menées sur son territoire par les forces israéliennes contre les responsables et unités présumés des milices politiques (à l’exemple du Hezbollah libanais), jugés proches de Damas, ne donnaient quasiment pas lieu à une quelconque riposte de la partie syrienne. Dans un tel contexte, le pouvoir manquant de mécanismes pour gouverner, le coup de grâce du 8 décembre était prévisible. Une certaine volonté de réconciliation est néanmoins apparue quand le Premier ministre du régime déchu, resté dans la capitale, a déclaré être disposé à assurer une transition pacifique du pouvoir avec les vainqueurs. Ce que pourrait en partie contredire la succession des débordements orchestrés depuis lors, qui sont autant d’actes de vengeance susceptibles de peser sur l’avenir de la Syrie. En tout état de cause, quand les esprits se seront calmés, la question se posera de savoir quelle couleur prendra la nouvelle gouvernance politique dans ce pays multiconfessionnel meurtri par de longues années de guerre civile ? Le temps de panser les plaies peut être long et le souhait serait que les enfants du pays conviennent de sa renaissance dans l’unité et la cohésion nationale. Mais surtout que les lointains et puissants voisins de la Syrie, par le seul fait de leurs intérêts propres, ne la privent pas de cette réconciliation indispensable à son développement. Gankama N'Siah Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |